Utilisées pour leurs propriétés imperméabilisantes et antiadhésives, les substances per- et polyfluoroalkylées, plus connues sous le nom de PFAS, se retrouvent dans de nombreux produits du quotidien. Mais derrière leurs avantages se cache une réalité alarmante : leur impact néfaste sur la santé. Quels sont les risques des PFAS et comment s’en protéger ?
Les PFAS sont un ensemble de plus de 4.700 substances chimiques artificielles. Elles sont utilisées depuis la fin des années 1940 dans l'industrie et les produits de consommation pour leurs propriétés résistantes à l'eau, l’huile, la graisse et la chaleur. On les retrouve notamment dans certains cosmétiques et produits d’hygiène, dans les textiles imperméables et les ustensiles de cuisine antiadhésifs.
Toutefois, ces substances sont qualifiées de "polluants éternels" car elles se dégradent très lentement et s'accumulent dans l’environnement et notre organisme. Et une exposition prolongée aux PFAS peut avoir des conséquences graves sur la santé.
Nous pouvons être exposés aux PFAS dans notre environnement intérieur, sur notre lieu de travail ou dans notre alimentation. Les PFAS se retrouvent notamment dans :
L’Union européenne a fixé des teneurs maximales pour certaines substances PFAS, dans plusieurs catégories d’aliments. Depuis le 1er janvier 2023, les produits dépassant ces seuils ne peuvent plus être commercialisés.
Une directive européenne prévoit également, qu’au plus tard le 12 janvier 2026, la teneur en PFAS dans l’eau potable ne dépasse plus 100 nanogramme/litre d’eau (ng/l) (c’est-à-dire 1/10.000.000e de gramme par litre d’eau). La Wallonie a choisi d’anticiper la mise en place de cette norme en l’appliquant dès le 20 février 2025.
Il a fréquemment été observé que les PFAS contaminent les eaux souterraines, de surface et de sol. Leur élimination est complexe et coûteuse. Sans action, ces substances continueront de s’accumuler dans l’environnement, l’eau potable et notre alimentation.
L’exposition aux PFAS est associée à de nombreux problèmes de santé :
Certaines populations sont plus vulnérables :
Bien qu’il soit difficile d’éviter totalement ces substances, voici quelques conseils pour réduire les risques :
Bon à savoir
Le fluor contenu dans le dentifrice n’est pas un PFAS et est nécessaire pour renforcer l’émail des dents.
Face à la montée des inquiétudes sanitaires et environnementales, l’Europe envisage des solutions pour mieux protéger la santé publique contre les PFAS. 39 mutualités, organisations environnementales et associations citoyennes, dont les Mutualités Libres (Partenamut, Helan et Freie Krankenkasse), ainsi que des acteurs de l’eau et de l’environnement, appellent à une interdiction à la source. Ils ont d’ailleurs publié une carte blanche à ce sujet pour demander aux décideurs politiques de prendre des mesures.
La Belgique, particulièrement touchée par la pollution aux PFAS, doit agir rapidement. En plus de soutenir une interdiction au niveau européen, des mesures concrètes doivent également être prises au niveau national. Cela passe par l'interdiction progressive de ces substances dans les produits du quotidien, un contrôle plus strict des industries qui les utilisent et un fonds financé par les pollueurs pour nettoyer les zones contaminées. Enfin, il est essentiel d’encourager les entreprises à développer des alternatives plus sûres pour remplacer les PFAS.