La victoire éclatante de Joachim Gérard à l’Open d’Australie a été annoncée dans les médias il y a quelques jours, nous faisant nous remémorer la retransmission en octobre dernier de la finale du Grand Chelem en fauteuil roulant. Ces deux événements ont permis de faire connaitre du public le tennisman belge et ambassadeur que nous soutenons depuis plusieurs années. Voici le portrait d’un champion qui mérite d’être mis à l’honneur.
Joachim Gérard, 32 ans, est originaire de Limelette, dans le Brabant Wallon. C’est à 9 mois qu’il contracte une poliomyélite, qui laissera sa jambe droite paralysée. Malgré cela, il apprendra à marcher et n’utilisera son fauteuil que pour les grandes distances. Joachim n’est donc pas né avec son handicap, mais il a rythmé sa vie depuis son plus jeune âge.
Le sport est omniprésent dans la vie du garçon : à la maison, de façon récréative ou compétitive (surtout avec son frère), et à l’école, qui est un excellent outil d’intégration pour lui. Il fait des compétitions de badminton, de tennis de table, de foot, de basket, … …Et de natation. Au départ, il suit des cours afin d’apprendre à nager, mais il se retrouve à le pratiquer de manière assidue. À 8 ans, cela deviendra son sport de prédilection.
Néanmoins, vers ses 12 ans, suite à une opération qui l’empêche de nager pour quelques mois, il se met à jouer au tennis en fauteuil roulant, un peu par hasard. Et par ce même hasard, il découvre le Belgian Open Handisport. Joachim est alors fasciné par ce que les joueurs en fauteuil arrivent à faire ; son intérêt pour le tennis vient de s’éveiller. C’est en 2000 qu’il joue son premier match de tennis ; l’idée d’en faire son métier ne le quitte plus. À partir de là, le tennis devient son sport principal. Dès lors, il enchaine les victoires, dont celle en fin 2006 où il est sacré champion du monde junior. Il n’a alors que 18 ans.
Malgré ces débuts prometteurs, il ne décide de se consacrer pleinement à sa passion que lorsque son diplôme de l’EPHEC est dans sa poche. Depuis, Joachim est soutenu par l’ADEPS et la Ligue handisport francophone, ce qui lui permet en 2014 de remporter Roland Garros en double lors de sa première participation, et en 2016, de remporter la médaille de bronze aux JO de Rio et d’atteindre la finale de l’Open d’Australie, ce qui lui vaut d’obtenir son meilleur classement, la deuxième place mondiale. Pour ne citer que quelques-uns de ses exploits.
Pour le joueur, l’étendue de sa carrière dépendra de la bonne gestion de son corps, de ses blessures et de son mental. Pour cela, il est très bien entouré par son équipe et ses coachs, en qui il a une confiance totale et qui le guident.
Son quotidien est rythmé par les entrainements du lundi au vendredi, où s’entremêlent préparation physique, prévention des blessures, et sessions sur terrain pour entrainer ses coups tennistiques et ses mouvements en fauteuil. À cela s’ajoute la préparation mentale qui est aussi primordiale : le travail de l’ancrage positif et la gestion du stress a permis au sportif d’utiliser cette faiblesse à son avantage.
Cette consécration est on ne peut plus parlante : on voit Joachim tenir le trophée de la compétition, un sourire aux lèvres. Elle est d’autant plus belle car le joueur décroche enfin son premier titre du tournoi du Grand Chelem, après deux finales perdues. L’objectif qu’il s’était fixé d’aller le plus loin possible dans ce tournoi est atteint !
L’histoire de Joachim peut paraitre surréaliste. Pourtant, on perçoit chez lui de réelles valeurs de courage et de ténacité, un esprit de compétition bien vivant et une volonté acharnée, qui lui permettent d’entreprendre encore de nombreux projets : maintenant que l’Open d’Australie est bouclé, il va entamer des préparations pour les tournois aux Pays-Bas (ABN AMRO) début mars, en Corée du Sud (Daegu Open et Korea Open) à la mi-avril, et en France (Open des Hauts-de-France et Roland Garros) fin mai et début juin, si le coronavirus le permet. Au niveau vie privée, Joachim aimerait commencer à fonder une famille. Il a également des projets dans l’IT. Ce n’est pas pour rien que l’on utilise ce proverbe pour le décrire : « La force n'est pas dans les jambes, mais dans le courage ».
C’est d’ailleurs son conseil aux jeunes et aux moins jeunes, valides ou non : « si on sait faire ce qu’on aime, si on en a la possibilité, il faut y aller et se donner à 100% pour réussir. » Nous, chez Partenamut, ce qu’on aime surtout chez ‘Jo’, c’est son authenticité et son goût pour la transparence : ne pas avoir peur d’être qui on est et de dire ce qu’il pense. Toute l’équipe Partenamut lui souhaite bonne chance dans la réalisation de tous ses rêves les plus fous. Nul doute qu’il y arrivera !
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Photo de bannière : Belga Image