Aidants Proches / Santé des AP
Soutenir un proche atteint d’un trouble psychique demande souvent des compétences spécifiques. La psychoéducation permet de mieux comprendre la maladie mais aussi de préserver une relation de qualité avec la personne aidée. Rencontre avec Marie Bourcy de l’asbl Alzheimer Belgique et Marie Villance de l’asbl Similes Wallonie.
On ne le dira jamais assez, les aidants proches jouent un rôle essentiel dans le soutien des personnes en perte d’autonomie. Ils leur permettent de continuer à vivre chez eux et de garder une bonne qualité de vie. Mais ils constituent aussi une aide précieuse pour les professionnels de 1ère ligne à qui ils peuvent décrire l’environnement dans lequel évolue leur proche et faire un bilan de la situation.
Néanmoins ce soutien a des limites, surtout lorsqu’il s’agit d’un proche atteint d’une maladie psychique. Ce type d’accompagnement demande des compétences spécifiques et l’aidant proche ne doit pas hésiter à demander de l’aide sous peine de se retrouver avec un fardeau trop lourd à porter. C’est pourquoi, des sessions de psychoéducation ont été développées pour les accompagner, notamment par les asbl Alzheimer Belgique et Similes Wallonie.
Marie Bourcy, directrice de l’asbl Alzheimer Belgique : « Le but de la psychoéducation chez Alzheimer Belgique consiste à développer les capacités des aidants proches qui soutiennent de manière régulière une personne atteinte de troubles neurocognitifs majeurs. Ces maladies neurodégénératives et évolutives liées à des problèmes au niveau du cerveau entraînent une perte d’autonomie de plus en plus importante au fil du temps et nécessitent donc un soutien croissant de l’aidant. Environ 70% des malades vivent chez eux. Les aidants (le plus souvent familiaux) sont donc les clés du maintien à domicile. »
Marie Villance, coordinatrice de l’asbl Similes Wallonie : « L’objectif chez Similes est de mieux armer les aidants qui s’occupent de personnes souffrant de troubles psychiques gravement invalidants (schizophrénie, troubles bipolaires, borderline, dépression sévère) en leur donnant des outils qui vont leur permettre d’adopter des comportements plus adaptés aux besoins de leur proche. Ces outils peuvent aussi être utilisés par des aidants qui s’occupent de personnes qui ont d’autres problèmes de santé. »
Marie Bourcy : « Ces sessions co-animées par une psychologue et une ergothérapeute permettent notamment à l’aidant d’avoir des réponses à toutes les questions qu’il peut avoir concernant la maladie de son proche. Cela peut l’aider à mieux comprendre la maladie mais aussi à identifier les comportements à adopter pour gérer la situation sans stress et conserver une relation sereine avec la personne malade. Les différentes aides dont l’aidant peut bénéficier sont également abordées, ainsi que les limites au maintien à domicile. »
Marie Villance : « À l’aide d’outils de communication, la psychoéducation facilite l’accompagnement du proche et la vie ensemble, ce qui permet de mieux faire face à la maladie au quotidien. Grâce à des mises en situation et des exercices pratiques basés sur le vécu des participants, les aidants apprennent à utiliser ces outils pour, par exemple, gérer l’agressivité de la personne malade, poser leurs limites et ne pas se laisser submerger par leurs émotions. Des rencontres et des échanges ont également lieu avec d’autres aidants mais aussi avec des intervenants extérieurs (psychiatre, infirmier…) pour améliorer les relations parfois tendues entre professionnels du secteur médical et aidants proches. »
Pour Marie Bourcy et Marie Villance, les effets de la psychoéducation sont autant positifs pour les malades que pour les aidants et l’entourage en général à condition que cet accompagnement soit mis en place le plus tôt possible. Les principaux bénéfices sont :