Jouer, interagir avec ses amis ou sa communauté, apprendre, se divertir…Les écrans occupent aujourd'hui une place centrale dans nos vies, influençant non seulement nos habitudes, mais également celles de nos enfants.
Dans le cadre de sa mission de prévention et de sensibilisation en matière de santé, Partenamut a mené une enquête pour mieux comprendre l’impact de l’utilisation des écrans sur la vie familiale.
Menée auprès de plus de 2.000 parents d’enfants âgés de 1 à 18 ans, cette enquête vise à dresser un état des lieux de la réalité des familles et de partager le point de vue de trois experts. Les résultats révèlent que :
En moyenne, chaque foyer compte 5 écrans ou appareils connectés et leur utilisation est de plus en plus étendue, allant du récréatif au scolaire.
L'avis d'un expert
Pour Pascale Gustin, psychologue clinicienne, il est essentiel d'encourager les parents à réfléchir à leur utilisation des écrans dans leur vie, particulièrement en présence de leur enfant tout-petit. Car nous constatons que, dès son plus jeune âge, l'enfant est surexposé aux écrans utilisés dans sa famille, que ce soit par ses parents ou par ses frères et sœurs plus âgés. « C'est particulièrement le cas du smartphone dont nous constatons l'utilisation massive en présence du bébé. Les effets négatifs de son usage sur le développement du tout-petit sont souvent passés sous silence ou mésestimés alors qu'ils existent bel et bien. Car c’est justement dans cette tranche d’âge que les écrans privent l’enfant de nombreuses expériences relationnelles, langagières, sensori-motrices si essentielles à son bon développement. Il serait donc si intéressant de refaire une enquête sur les 0-1 ! Et de mieux informer les parents sur les besoins développementaux du tout-petit afin qu’ils puissent décider la place qu'ils souhaitent réserver aux écrans dans la vie de leur enfant », évoque Pascale Gustin.
Entre 7 et 9 ans, les enfants passent environ 55 minutes par jour sur les écrans en semaine (hors milieu scolaire) et les 16-18 ans, jusqu'à plus de 5h par jour. Pour près de la moitié des parents interrogés, leurs enfants consacrent trop de temps aux écrans, consommant toutes sortes de contenus (séries, vidéos You- Tube, jeux en ligne, réseaux sociaux...).
L'avis d'un expert
Aline Durieu, facilitatrice en parentalité numérique, préfère parler d’usage problématique ou de surconsommation des écrans plutôt que d’addiction. « Ce terme est très fort, il peut effrayer et générer de l’appréhension chez les parents de jeunes à qui on l'attribue. De mon point de vue, il semble judicieux de se demander si, dans certains cas, une utilisation excessive des écrans découle d'une tentative d'échapper à une réalité difficile, représentant ainsi une stratégie de régulation associée à d'autres moyens de réconfort.
Souvent, on met l'accent sur la durée d'utilisation des écrans, mais la vraie préoccupation réside dans le contenu, et heureusement, tout n’est pas mauvais dans l’usage des écrans ! La collaboration avec l'enfant pour choisir ce qu'il regarde est essentielle, et l’encourager à proposer ses propres activités, à exprimer ses préférences est également crucial. Montrez de l'intérêt pour le contenu qu'il consomme et discutez-en ensemble, cela contribuera à démystifier les choses et favorisera une approche ouverte, permettant ainsi de rétablir les liens », conseille Aline Durieu.
Les parents interrogés ont mentionné des perturbations du sommeil, une anxiété persistante ou excessive, et certains ont même évoqué des symptômes de "dépression", principalement observés chez les adolescents.
Ces derniers manifestent souvent leur détresse par des comportements tels que les fugues, les troubles alimentaires ou la baisse des résultats scolaires, plutôt que par des mots. Du côté des parents d'enfants plus jeunes, des inquiétudes surgissent quant au développement de leurs tout-petits, une préoccupation de santé publique sur laquelle d'autres études ont déjà mis en lumière des risques potentiels de retard de langage, de développement cognitif et même de motricité.
Pour 28 % des foyers, l'utilisation de tablettes, smartphones, consoles de jeux vidéo et télévisions a un impact significatif sur la vie familiale. Les difficultés perçues augmentent en fonction de l'âge de l'enfant et du temps passé devant un écran, atteignant un pic pour les parents d'enfants consommant entre 4 et 5h d'écran par jour. Bien que tous les parents interrogés semblent être d'accord sur le fait que les tensions sont fréquentes lorsqu'il s'agit de se détacher des écrans, certains vont même jusqu'à qualifier cette situation de "véritable combat".
L'avis d'un expert
Pour Jory Deleuze, docteur en psychologie et psychothérapeute au Centre Confluences à Jambes : « Quand l’écran pose problème, c’est souvent lié à un souci sous-jacent en amont. Le conseil que je donnerais donc aux parents est d’abord de renouer le dialogue, de s’intéresser vraiment à leur enfant, à ce qu’il fait, ce qu’il ressent. Si le dialogue n’est pas ou plus possible, il faut s’orienter vers un·e psychologue qui pourra faciliter les échanges. Mais il faut en tout cas arrêter de diaboliser l’écran. »
Nos enfants évoluent dans un monde profondément marqué par la technologie. Leur manière d'interagir, de communiquer et de s'informer est naturellement façonnée par cet environnement numérique.
En tant que parents, il nous est parfois difficile de comprendre pleinement cette réalité, car notre propre enfance s'est déroulée à une époque où la technologie n'était pas aussi omniprésente. L'utilisation des écrans ne peut pas être catégoriquement qualifiée de "bonne" ou "mauvaise".
Il s'agit plutôt d'une question de gestion, d'équilibre et de compréhension des contextes spécifiques, et nous, parents, jouons un rôle clé. En adoptant une approche compréhensive et en reconnaissant que nos enfants naviguent dans un monde radicalement différent du nôtre, nous pouvons établir des bases solides pour une communication ouverte et constructive autour de l'utilisation des écrans, nous permettant ainsi de guider nos enfants de manière éclairée dans cette ère numérique en constante évolution.
Besoin d’un soutien psychologique ?
Partenamut intervient jusqu’à 320 €/an pour vos séances de psychologie individuelle et thérapies familiales, à raison de 20 €/séance (max. 16 séances/an).