Sexualité : accueillir le bouleversement postnatal

Anne Vingerhoets, sexologue spécialisée en périnatalité, sexualité féminine et thérapie de couple, sage-femme et coach de vie a partagé quelques clés dans une interview accordée à notre partenaire Copl. Nous vous en donnons un aperçu. 

Ce qui change à la naissance d’un enfant 

La naissance entraîne des changements physiques et psychiques importants qui affectent tant le couple que chacun des partenaires individuellement. La maman subit notamment des modifications corporelles rapides et des fluctuations hormonales. Cela peut affecter son estime de soi et son humeur.  

Le couple, quant à lui, doit s'adapter à la priorité du bébé. Cela entraine une fatigue psychique et crée un besoin de nouvel équilibre. La maman voit aussi son rôle évoluer, ce qui peut perturber ses repères et ceux de son partenaire. 

Les conseils d’Anne Vingerhoets 

La sexologue encourage à « prendre conscience que la naissance d’un bébé est un tremplin pour créer une nouvelle relation et ébaucher sa vie sexuelle avec un regard neuf, basé sur la redécouverte et l’exploration de soi, de l’autre et du couple érotique et amoureux ». 

Elle recommande de développer une sexualité ressourçante, qui place les rapprochements intimes comme un espace d’énergie positive. Pour ce faire, elle conseille notamment :  

• Une sexualité positive dès la grossesse : plus le couple aura trouvé les clés pour adapter sa vie sexuelle à la grossesse, plus il sera en mesure d’en trouver après l’accouchement. 

• Ne pas se limiter aux organes sexuels : « Poser l’injonction de ne pas reprendre de rapports sexuels avant 6 semaines et réduire la sexualité à la pénétration vaginale sans autres nuances peuvent impacter la vie sexuelle négativement. Toutes les autres formes de sexualité (orale, caresses, tendresse, masturbation, câlins, etc.) sont des ingrédients permettant de soutenir le couple sur le plan érotique.» 

• Écouter son corps : la période postnatale est transitoire, également d’un point de vue sexuel. Il faut l’accepter et écouter son corps, respecter son rythme, sans vouloir à tout prix retrouver son corps et ses sensations « d’avant ». 

• Décentraliser l’intimité sexuelle : lorsque bébé investit la chambre des parents, décentraliser l’activité sexuelle (hors de la chambre, à d’autres moments…) peut être utile. 

• Veiller au bien-être du papa : car lui aussi peut être sujet à la dépression post-partum. Il peut également se sentir exclu de la relation mère-enfant. C’est pourquoi, le partage des responsabilités et l’identification du rôle du coparent en prénatal ont toute leur importance.  

À quels signes prêter attention ? 

L’idéal pour prévenir les dysfonctions sexuelles et conjugales est de trouver un accompagnement avant que des difficultés ne s’installent et s’ancrent. Anne Vingerhoets recommande ainsi d’être attentif à des signes tels que des douleurs, la perte de désir ou de repères ou encore des difficultés de communication au sein du couple. 

Pour conclure, la sexologue encourage les couples à considérer leur relation « comme un jardin à cultiver. On peut observer quels outils et ingrédients sont positifs et à valoriser et quels sont les éléments nuisibles à minimiser autant que possible ». 

Retrouvez l’intégralité de l’article sur le site web de Copl