Maladies graves ou chroniques / Cancer
Bien que la campagne d'Octobre Rose soit synonyme de sensibilisation et d'espoir dans la lutte contre le cancer du sein, de nombreuses femmes continuent de lutter contre la maladie. Loin des rubans roses, cet article met en lumière les réalités souvent ignorées du cancer du sein, en déconstruisant les idées reçues pour mieux comprendre cette épreuve complexe.
La sensibilisation est extrêmement importante et nous saluons toutes les initiatives à travers le monde, mais il nous paraissait essentiel de mentionner que c’est un mois qui peut être très douloureux pour certaines personnes. Pour celles dont le cancer a métastasé, pour les personnes qui ont perdu une maman, une sœur, une proche de cette maladie, Octobre Rose peut être une période particulièrement éprouvante. Le cancer du sein se soigne bien, certes, mais il emporte encore trop de femmes, et ces pertes ne doivent pas être oubliées.
Le cancer du sein est une maladie complexe qui va bien au-delà de la couleur rose et du petit nœud qui le symbolise. Il est essentiel de reconnaître sa réalité, d'offrir un soutien inconditionnel aux femmes touchées et de promouvoir la recherche et l'éducation pour améliorer la prévention et le traitement.
Nous vous invitons à visionner notre conférence « Je pourrais l’avoir et je l’ai eu » réalisée le 13 octobre 2023. Delphine Remy a eu la joie d’interviewer le docteur Veronica Mendes, sénologue à l’hôpital Delta et elle-même en rémission d’un cancer du sein hormonodépendant, et Cinda Ayachi, patiente en rémission d’un cancer du sein triple négatif.
L'objectif de cet article est d’apporter une prise de conscience nuancée et de déconstruire certaines idées reçues par rapport au cancer du sein.
Le cancer du sein est souvent perçu comme un cancer moins grave par rapport à d'autres types de cancers. Bien qu'il puisse être qualifié de "cancer de bon pronostic", il est essentiel de noter que chaque cas est unique. Le fait que certaines personnes survivent ne signifie pas que toutes vivront, et cela peut être une source de confusion et de frustration pour celles qui luttent contre la maladie. Les traitements, les complications et la progression du cancer varient d'un individu à l'autre.
Rappelons ici quelques chiffres :
Pour en savoir davantage, nous vous invitons à découvrir l’article : les chiffres et les lettres du cancer du sein.
Alors oui, le cancer du sein est un cancer de bon pronostic mais en nombre absolu, il reste le cancer qui tue le plus et il est important également de ne pas minimiser les traitements éprouvants. Toutes les patientes doivent faire face à la chirurgie, d’autres se voient prescrire de la chimiothérapie, de la radiothérapie et 80% des femmes doivent prendre de l’hormonothérapie pendant minimum 5 ans, ce qui peut entraîner des effets secondaires significatifs et des bouleversements dans leur vie quotidienne.
Dans ce cadre-là, nous aimerions rappeler l’importance du dépistage précoce qui améliore considérablement le taux de survie et qui permet souvent d’éviter les traitements plus lourds.
Cette affirmation ne tient pas compte des séquelles physiques et émotionnelles durables que la maladie peut laisser. Les traitements lourds contre le cancer du sein, quand il y en a, durent généralement six mois à un an mais nous voulions mettre l’accent sur l’impact à plus long terme de cette maladie et ses traitements.
La reconstruction mammaire est souvent perçue comme de la chirurgie esthétique pour les personnes qui n’ont pas été confrontées à la maladie et c’est bien normal qu’elles ne fassent pas la distinction entre les deux. La reconstruction mammaire est complexe et nécessite souvent plusieurs temps opératoires entraînant fatigue et découragement par rapport à la longueur du parcours. Pour ces raisons, plus de 50% des femmes décident de ne pas procéder à la reconstruction mammaire.
De plus les reconstructions physique et psychique n’ont pas toujours le même timing et comme nous le mentionnions plus haut, c’est un long cheminement pour les femmes pour se réapproprier leur corps qui a été si malmené par les traitements et l’ablation (ou les ablations).
Ces quelques faits et exemples concrets permettent de réaliser que même si les traitements lourds ne durent qu’un an pour les patientes dont le cancer n’a pas métastasé, les blessures physiques et émotionnelles mettent souvent plus de temps à cicatriser.
Nous aimerions conclure cet article sur une note positive et pleine d’espoir. Même si la maladie frappe comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, bon nombre de femmes disent avoir découvert en elles des ressources insoupçonnables et insoupçonnées, de même qu’une capacité de résilience qu’elles n’auraient jamais imaginée.
Quelques témoignages :
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