Maladies graves ou chroniques / Cancer
Comment faire face à la maladie d’un proche ? Parler ou rester silencieux ? Être présent ou rester en retrait ? Trouver les mots justes et les gestes réconfortants n’est pas toujours facile. Voici nos conseils pour vous aider.
Accompagner une personne atteinte d’un cancer peut nous confronter à notre propre impuissance. Nos paroles sont souvent teintées de nos peurs, de nos croyances, de notre vécu et peuvent être mal reçues. Qu’il s’agisse de maladresses, de bonnes intentions, de mésinformation, ou d’être à mille lieues de comprendre la réalité de l’autre… les mots ont un impact et peuvent parfois faire mal.
Comment faire ? Il est parfois difficile de trouver les bons mots pour consoler une personne malade et pourtant, comme dit Christophe André, il vaut mieux être “mal consolé” que pas consolé du tout.
Voici quelques conseils pour vous aider à réconforter une personne atteinte d’un cancer :
Posez-lui simplement la question : “Comment te sens-tu ?”, et c’est tout.
Laisser parler l’autre, c’est éviter de parler soi-même quand on ne sait pas quoi dire.
N’hésitez pas à également demander à la personne malade ce dont elle a besoin concrètement.
“Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?”
“As-tu besoin de quelque chose de précis ?”
“J’ai envie de t’aider, pourrais-tu me dire ce dont tu as besoin exactement ?”
Dites-lui tout simplement que vous êtes là et surtout, soyez vraiment là pour elle.
“Je suis là pour toi.”
“Je t’appelle pour prendre de tes nouvelles.”
“Je reste près de toi mais on ne doit pas spécialement parler, je suis juste là pour te tenir la main.”
La maladie peut entrainer un sentiment de solitude même si la personne a une famille et des amis aimants et présents. Ce sentiment de solitude peut être exacerbé à certains moments (veille des opérations, lendemain des chimios, les jours qui suivent l’annonce de la maladie…). Un petit mot, un message qui n’attend pas de réponse, un appel court font tellement de bien. Savoir qu’on n’est pas seul.e dans l’épreuve met du baume au cœur et c’est vraiment important pendant le trajet de soins.
“Cancer du sein ? Ah ça va, ça aurait pu être pire.”
Il est préférable de ne pas donner une opinion sur le soi-disant niveau de gravité de la maladie.
On évite de dresser une liste de personnes qui ont été touchées par le même cancer (qu'elles aient survécu ou qu'elles soient décédées). Bien que cela puisse sembler surprenant de mentionner ce dernier point, mais c’est un phénomène courant.
“Tu n’as pas eu de chimio, c’est moins grave.”
“Tu as une chirurgie conservatrice ? Ah c’est cool.”
“Moi aussi, je suis fatigué·e en ce moment.”
“Moi aussi je perds un peu la mémoire.”
De plus, il est conseillé de ne pas faire de comparaisons inutiles ou qui ne sont pas très appropriées. On est souvent rempli de bonnes intentions, mais sans le vouloir, nos propos peuvent minimiser les sentiments et les émotions ressentis par la personne malade.
“Oui, mais tu es FORT.E et COURAGEUX.SE, moi je ne pourrais pas.”
Nous devons être attentifs au langage utilisé, car certains adjectifs peuvent être perçus comme des injonctions.
On n’a pas toujours envie d’être fort.e ou courageux.se quand on est malade. Certains jours, la colère, la tristesse ou le déni peuvent prendre le dessus et cela est tout à fait compréhensible.
De plus, l’utilisation des adjectifs tels que « fort » et « courageux » sous-entend aussi que ceux et celles, que la maladie a emportés, ne l’étaient pas assez.
“Le moral, c’est 90% de la guérison.”
Cela signifie que si la personne n’a pas du tout le moral ce jour-là en particulier, elle peut avoir l’impression qu’elle ne va pas guérir. On évite également d’utiliser les expressions telles que “tout est dans la tête” et “il faut vouloir guérir”. De manière générale, il est important d’éviter les leçons moralisatrices.
“Tu n’es pas la seule dans ton cas.”
”Tu verras, tu trouveras la vie plus belle.”
“Il y a d’autres moyens pour avoir des enfants.”
“Ça va aller.”
“Tu devrais essayer cela, tu devrais sortir de chez toi, il faut que tu penses à autre achose, il faut que tu bouges, il faut que tu voies un psy…”
Et on les remplace par un gros câlin !
Il faut en réalité, peu de mots pour réconforter. Parfois, il suffit d’être là, de poser sa main sur une épaule et de demander à l’autre comment il ou elle se sent. Votre présence, une écoute attentive, un geste, un regard réconfortants peuvent faire toute la différence.
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