Jeûne et régime, est-ce bien la même chose ? La réponse n’est pas aussi simple. Faire un régime n’implique pas forcément de jeûner, mais jeûner peut vous aider dans certains cas à perdre du poids. Certains prônent aussi les vertus thérapeutiques du jeûne, détoxifiant naturel de l’organisme. Qu’en est-il exactement ?
Le jeûne se définit comme l’abstention volontaire de manger tout aliment ou de boire tout liquide pendant une période donnée. De la même façon qu’il existe plusieurs types de jeûnes (plus d’infos dans cet article), tous les jeûnes ne remplissent pas les mêmes fonctions. Cette pratique est d’ailleurs présente dans beaucoup de traditions et cultures partout dans le monde et est même ritualisée dans certaines religions, comme lors du Ramadan par exemple. Mais ce sont évidemment les potentiels aspects thérapeutiques du jeûne qui nous occupent ici.
L’idée n’est pas neuve. Il y a 2500 ans déjà, le philosophe grec Socrate prônait dans certains de ses textes un repos physiologique complet (jeûne sans exercice physique) qui permettait “d’aiguiser l’esprit”. Mais ce n’est qu’aux 19ème et 20ème siècles que des médecins comme Isaac Jennings ou Herbert Shelton ont commencé à le préconiser de manière plus systématique.
Sachez qu'il existe plusieurs formes de jeûne, dont la principale différence se porte sur la durée et le caractère intermittent ou non.
Jeûne court :
On parle par conséquent de jeûne long dès que la durée de privation dépasse une journée complète.
La logique n’est pas forcément évidente : comment se priver de notre carburant impacterait-il positivement notre santé ? Tout dépend de la quantité de nourriture ingérée par jour et de la fréquence des repas. Force est de constater que dans notre mode de vie occidental, les tentations sont nombreuses pour grignoter entre des repas parfois déjà copieux. Or, digérer demande beaucoup d’énergie à l’organisme. Comme l’explique le Dr. Frédéric Saldmann dans cet article de Santé Magazine : “Se priver de nourriture durant 12 à 16 heures offre une pause bienfaisante à l’organisme. Un jeûne court laisse le temps aux organes digestifs de traiter et d’éliminer le contenu des repas précédents. Du coup, on se sent tout de suite plus léger et plus en forme, le teint s’éclaircit et les paramètres sanguins (glycémie, triglycérides…) s’améliorent”. Le jeûne intermittent (périodes courtes de 16h à 24h de privation de nourriture alternées avec une alimentation normale) semble pouvoir apporter de manière ponctuelle une réponse au problème de maintien de poids. Dans le même article, le Pr Jean-François Toussaint, physiologiste à l’université Paris Descartes explique que sauter un repas ou deux abaisse le nombre de calories consommées et permet de réguler les hormones de stockage des graisses. Lors d’un jeûne court, le corps brûle avant tout les graisses stockées dans le tissu adipeux, ce qui a des conséquences bénéfiques en terme de perte de poids.
Le constat semble être beaucoup moins positif en ce qui concerne le jeûne exercé de manière prolongée. Selon le Pr Toussaint, une privation prolongée de nourriture favorise au contraire une accumulation dans l’organisme de substances nocives : les corps cétoniques. Ces toxines, fabriquées par le foie et les reins, sont utilisées par le cerveau comme carburant à la place du glucose à partir du cinquième jour de jeûne. De plus, si le jeûne court ou intermittent permet de puiser dans les graisses stockées dans le tissu adipeux et donc de perdre du poids, le jeûne prolongé s’avère contreproductif dans ce domaine : une fois les réserves de graisse épuisées, le corps va se servir dans les protéines contenues dans les muscles pour les transformer en énergie. Ceci entraîne alors une perte de masse musculaire.
De manière générale, les études actuellement disponibles effectuées sur des rats montrent un effet bénéfique sur le poids, le taux de cholestérol, la tension artérielle... Mais ces petits rongeurs ne nous sont évidemment pas identiques et ne mènent pas la même vie. L'évidence sur les humains est moins convaincante, même si les études tendent à montrer les bienfaits du jeûne court ou intermittent sur la santé sans toutefois démontrer un bénéfice supérieur à d'autres formes de régime. Exercé de manière régulière, il pourrait ainsi contribuer (entre autres) à lutter contre des maladies inflammatoires et ainsi diminuer les douleurs chroniques, apporter une aide au traitement de l’hypertension et améliorer la qualité du sommeil.
Tout du moins, le timing du jeûne semble important : une étude sur des patients obèses et prédiabétiques a ainsi montré que, si la période de prise d'aliments se concentre entre 8h et 15h suivie d'un jeûne jusqu'au lendemain matin, les paramètres de contrôle du taux de sucre diminuent par rapport à un autre groupe s'alimentant encore plus tard dans la journée. Sans pour autant déclencher une sensation de faim dans le premier groupe.
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On l’a dit, le jeûne complet et prolongé n’apparaît donc pas à première vue comme une pratique à recommander. Néanmoins, ceci est à prendre avec des pincettes : les études sur le sujet sont encore trop peu nombreuses et surtout ne sont pas unanimes sur les résultats. Il n'y a donc pas de bonne ou de mauvaise pratique, et certains habitués des cures de jeûne disent en ressentir les bienfaits. L'essentiel étant simplement de s'assurer que vous ne jouez pas avec votre santé.