Cancer du poumon : l’immunothérapie est porteuse d’espoir

Maladies graves ou chroniques / Cancer

Le cancer du poumon est l’un des plus fréquents en Belgique. S’il reste la principale cause de décès par cancer chez les hommes, les traitements par immunothérapie constituent de réels motifs d’espoir.

Face à la menace du cancer du poumon (l’un des trois cancers les plus fréquents en Belgique), les fumeurs se trouvent en première ligne. Près de 90% des malades diagnostiqués ont des antécédents de tabagisme.

Le Dr Charlotte Mauclet, pneumologue et oncologue thoracique à la clinique Saint-Luc de Bouge, nous détaille les caractéristiques de cette maladie et les nouvelles stratégies de traitement très prometteuses qui reposent notamment sur l’immunothérapie.

Les différents types de cancer du poumon

Le cancer du poumon peut prendre diverses formes, raison pour laquelle il est sans doute préférable de parler «des» cancers du poumon. On distingue deux grands sous-types de cancer pulmonaire:

  • Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC)
    Il est lui-même divisé en plusieurs sous-types, dont les plus fréquents sont l’adénocarcinome, le carcinome épidermoïde et le carcinome à grandes cellules. Le CPNPC concerne environ 85% des diagnostics.
  • Le cancer du poumon à petites cellules, aussi appelé cancer bronchique à petites cellules (CBPC)

Il se caractérise par un risque de développement rapide et un haut taux de métastases.

Quels sont les premiers signes d’un cancer du poumon?

«Une toux persistante, des douleurs thoraciques ou le fait de cracher du sang sont les symptômes les plus spécifiques du cancer du poumon, déclare le Dr Mauclet. Mais les premiers signes sont parfois beaucoup moins clairs: fatigue, perte de poids, etc. Il arrive aussi que les premiers symptômes proviennent des métastases, comme des douleurs osseuses ou des atteintes neurologiques.»

Si ces symptômes apparaissent, il convient donc de consulter un médecin, particulièrement si vous présentez un profil à risque de cancer bronchique. Une imagerie (scanner ou radiographie du thorax) constitue généralement la première étape du diagnostic.

Quels traitements mettre en place pour lutter contre un cancer du poumon?

Le Dr Mauclet explique que le problème essentiel du cancer pulmonaire, c’est qu’il sait se faire discret au début. «Il s’agit d’un cancer pour lesquels les métastases sont fréquentes, car il passe inaperçu pendant longtemps. Il s’étend ensuite au niveau des ganglions lymphatiques, du foie, des os, du cerveau ou d’autres organes. En cas de diagnostic d’un CPNPC à un stade précoce, la chirurgie constitue le premier choix de traitement, éventuellement accompagné de chimiothérapie. Dans les formes plus étendues, mais ne présentant pas encore de métastases, une combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie peut être proposée.»

Si le cancer est métastasé, la chirurgie au niveau du cancer primitif du poumon n’est plus indiquée. Il s’agit alors de mettre en place un traitement permettant de combattre la maladie partout où elle s’est déclarée.La stratégie thérapeutique dépend donc essentiellement du bilan établi lors du diagnostic.»

Les thérapies ciblées et l’immunothérapie offrent de nouvelles perspectives

Le cancer du poumon est l’un des plus agressifs et le pronostic demeure souvent réservé. Mais au cours des dernières années, la recherche a permis d’obtenir de grandes avancées thérapeutiques. «Aujourd’hui, des thérapies ciblées permettent de bloquer la prolifération de ces cellules chez certains patients atteints de cancers pulmonaires présentant des mutations génétiques bien spécifiques», explique le Dr Mauclet.

Mais l’autre grande avancée dans la prise en charge du cancer primitif du poumon réside dans le développement de l’immunothérapie. «Ce traitement permet aux lymphocytes, des globules blancs qui constituent le bras armé du système immunitaire, de reconnaître les cellules cancéreuses et de les combattre, explique le Dr Mauclet.

Le rôle du système immunitaire consiste normalement à éliminer les cellules anormales. Le développement d’un cancer implique donc que des cellules cancéreuses ont pu échapper à sa vigilance. «L’objectif de l’immunothérapie consiste à permettre aux lymphocytes de les reconnaître et de s’y attaquer. Il s’agit de leur donner les clés pour se défendre, détaille le Dr Mauclet. Certains patients condamnés à court terme il y a 10 ans, bénéficient aujourd’hui d'une espérance de vie beaucoup plus grande. Ces traitements du cancer d’un nouveau genre, souvent avec peu d’effets secondaires, sont en train de révolutionner la lutte contre le cancer du poumon avec des cas de rémission prolongée.»

Guérir d’un cancer du poumon, c’est possible

Le cancer du poumon n’est pas incurable par nature. Comme pour la plupart des cancers, un diagnostic et une prise en charge rapides augmentent considérablement les chances de guérison. Mais si arrêter de fumer représente toujours un bon placement en matière de santé, l’arrêt du tabac revêt une importance encore plus capitale en cas de cancer pulmonaire.

Quels sont les autres facteurs de risques que le tabac liés au cancer du poumon?

  • Le tabagisme passif
    «L’impact du tabagisme passif sur les poumons est beaucoup plus limité que celui du tabagisme actif, mais il n’est pas nul, précise le Dr Mauclet. Surtout s’il s’agit d’une exposition au long cours.»
  • Le radon
    L’exposition au radon représente la deuxième cause du cancer du poumon. Ce gaz radioactif peut être présent partout et certaines régions de Wallonie sont particulièrement exposées. L’aération et l’isolation participent à faire baisser la teneur en radon de l’air ambiant, mais connaître votre niveau d’exposition individuel permet de prendre des mesures adaptées. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) organise chaque automne une campagne de dépistage du radon. Cliquez ici pour en savoir plus et commander un test radon.
  • L’amiante
    Le principal risque de l’amiante est le mésothéliome (cancer de la plèvre ou du péritoine), mais l’exposition aux poussières d’amiante augmente aussi le risque de cancer du poumon. Un dédommagement est d’ailleurs prévu par le Fonds Amiante en cas de cancer pulmonaire lié à une exposition à l’amiante.

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