Maladies graves ou chroniques / Cancer
Le cancer du sein est le plus fréquent en Belgique. Il touche chaque année plus de 10 000 personnes. Dans la très grande majorité des cas, il s'agit de femmes. Mais 1 cancer du sein sur 1 000 concerne un homme. Or, la plupart d’entre eux ne connaissent pas ce risque, ce qui retarde trop souvent la prise en charge.
Le cancer du sein se manifeste par la prolifération anarchique de cellules cancéreuses au niveau du tissu mammaire. Même si leur poitrine est moins développée que celle des femmes, les hommes possèdent eux aussi des tissus mammaires. Une tumeur est dès lors susceptible de s’y développer.
L'OMS (Organisation mondiale de la Santé) identifie le sexe comme le principal facteur de risque du cancer du sein. 99,9 % des cas concernent en effet les femmes. Mais plusieurs dizaines de cas de cancer du sein masculin sont diagnostiqués chaque année en Belgique.
Une étude publiée en 2010 par la revue américaine American Journal of Nursing révélait ainsi pourtant que 80 % des hommes ignoraient qu'ils pouvaient être touchés par un cancer du sein. Voilà pourquoi Partenamut a décidé de mettre cette maladie en lumière.
Le cancer du sein masculin n'est pas fondamentalement plus dangereux. Diagnostiqué de manière précoce, il présente lui aussi un bon taux de guérison avec un taux de survie à 5 ans d'environ 80 %.
Mais l'ignorance de la menace rend la maladie plus insidieuse. Alors que de nombreuses femmes ont pris conscience de l'importance du dépistage à travers la mammographie et l'autopalpation, c'est moins le cas des hommes. Trop souvent, le diagnostic arrive tardivement, ce qui peut assombrir le pronostic.
Le cancer du sein chez l'homme est-il génétique ?
Dans 1 cas sur 5, un cancer du sein masculin s'explique en effet par des facteurs héréditaires. Les mutations du gène BRCA2, qui augmentent le risque de cancer du sein et de l'ovaire chez la femme et le risque de cancer de la prostate chez l'homme, sont souvent observées. Un homme atteint d'un cancer du sein a d’ailleurs souvent vu un parent proche touché par une tumeur causée par une mutation génétique.
Des facteurs environnementaux peuvent également jouer un rôle :
Le fait d'avoir eu les oreillons à l'âge adulte augmente aussi légèrement le risque.
L'âge représente un facteur de risque important pour le développement d'un cancer du sein chez l'homme. Une étude publiée en 2017 dans The Pan African Medical Journal révélait que l'âge médian des patients était de 62 ans.
90 % des cancers du sein chez un homme sont hormono-dépendants. Cela signifie que la croissance des cellules cancéreuses est stimulée par un déséquilibre hormonal.
Dans le cas du syndrome de Klinefelter, le taux d'androgènes (les hormones masculines) est bas et le taux d'œstrogène (les hormones féminines) est élevé. Ces deux éléments constituent d'importants facteurs de risque.
Une maladie chronique du foie, comme une cirrhose, favorise aussi ce type de déséquilibre hormonal. C'est aussi le cas de l'obésité.
Il s'agit la plupart du temps d'un adénocarcinome canalaire, aussi appelé carcinome canalaire infiltrant. C’est aussi la forme la plus commune de la maladie chez la femme.
Les signes d'alerte sont relativement semblables pour un homme que pour une femme. Voici les symptômes auxquels il faut se montrer attentif :
Bien sûr. Le processus de diagnostic est d’ailleurs semblable pour un homme et pour une femme. Il débute la plupart du temps par une visite chez le médecin traitant.
Une mammographie est ensuite éventuellement prescrite pour vérifier la structure du sein. La taille de la poitrine n’a pas d’impact sur l’efficacité de l’examen.
Une échographie et une biopsie peuvent ensuite être réalisées pour confirmer ou infirmer le diagnostic.
La chirurgie mammaire représente presque toujours la première option. La mastectomie, c'est-à-dire l'ablation du sein, est généralement pratiquée. L'opération implique aussi parfois d'enlever les ganglions lymphatiques s'ils ont été atteints par les cellules cancéreuses.
Un traitement de chimiothérapie est souvent administré en cas de cancer du sein, en particulier s'il s'agit d'un cancer hormono-insensibles, explique l'OMS.
La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses. Elle présente l'avantage de cibler très précisément les tumeurs et de préserver au maximum les tissus sains environnants.
Un protocole de radiothérapie peut être entamé après la chirurgie ou en parallèle à une chimiothérapie.
La Société canadienne du cancer explique que la plupart des cancers du sein chez l'homme présentent des récepteurs hormonaux positifs, ce qui les rend sensibles à l'hormonothérapie.
Le tamoxifène est l'un des médicaments utilisés lors d'un traitement de ce type. Après une opération pour réduire les risques de récidive ou quand la maladie est à un stade avancé, il prive la tumeur d'œstrogène et l'empêche de se développer.
Les inhibiteurs de l'aromatase jouent un rôle semblable. Cette enzyme permet en effet la sécrétion d’œstrogènes. Réduire la quantité d’aromatase réduit mécaniquement la quantité d’œstrogènes.
Contrairement aux femmes, à qui un mammotest gratuit est proposé tous les deux ans entre 50 et 69 ans, aucun dépistage systématique du cancer du sein n'est prévu pour les hommes. Il s’agit en effet d’une maladie rare. Restez néanmoins attentif à toute modification structurelle au niveau de votre poitrine, surtout si vous faites partie des populations à risque que nous avons décrites.
Et en cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.
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