Maladies graves ou chroniques / Cancer
Le cancer de la peau est l’un des plus fréquents en Belgique et le nombre de cas explose depuis quelques années. Des mesures de prévention permettent pourtant de limiter les risques de cancer, notamment en se protégeant du soleil dès le plus jeune âge. Voici les conseils du dermatologue Dominique Tennstedt.
Le soleil est la star de l’été. Il réchauffe à la fois le corps et le cœur. Le voir briller donne de l’entrain et nous met de bonne humeur. Mais il doit être consommé avec modération, en n’oubliant pas le danger qu’il représente pour notre santé, notamment au niveau de l'apparition de mélanomes. La Fondation contre le Cancer estime qu’une personne sur cinq sera confrontée à un cancer de la peau avant l’âge de 75 ans.
Le Pr Dominique Tennstedt, dermatologue, nous explique les mesures de protection à prendre pour profiter du soleil de la manière la plus sûre.
Les rayons du soleil qui nous parviennent sont de nature différente. Les rayons lumineux, qui permettent notamment de voir les couleurs, sont inoffensifs.
Les infrarouges, qui procurent la chaleur, ne présentent pas non plus de danger particulier pour la peau. La menace éventuelle qu’ils font peser est plus immédiate, et prend la forme d’insolation ou de coup de chaleur.
Ceux qui posent problème, ce sont les rayons ultraviolets (UV).
Les UVA sont suffisamment puissants pour traverser une vitre et pénètrent en profondeur dans la peau. Ils sont responsables du vieillissement de la peau, mais présentent un risque de cancer réduit.
Le danger vient des UVB. Ce sont eux qui donnent les coups de soleil susceptibles de conduire, à terme, au développement d’un mélanome.
« Les coups de soleil de l’enfance sont un booster pour les cancers futurs, explique le Pr Tennstedt. En dessous de 2 ans, ils ont même un effet dévastateur. Pour les parents, l’objectif est clair : que leurs enfants soient aussi peu bronzés à la fin de l’été qu’au début du printemps. Pour y parvenir, la meilleure protection consiste à ne pas s’exposer. »
Le message n’est cependant pas d’enfermer les enfants à l’intérieur durant tout l’été en attendant le retour de l’automne. « Il s’agit surtout de couvrir la peau au maximum et de protéger les zones non couvertes avec un écran total, c’est-à-dire une crème solaire avec un indice de protection 50+ », poursuit le Pr Tennstedt.
Pour garantir l’efficacité maximale de la crème solaire, il faut idéalement en mettre 20 minutes avant de s’exposer au soleil. « Retenez que la première application doit se faire dans la salle de bain, lorsque l’on s’habille, explique le Pr Tennstedt. Elle a ainsi le temps de pénétrer dans la peau. Ensuite, il faut renouveler l’opération toutes les 2 heures, en insistant particulièrement sur les épaules, le visage et le dessus des pieds. »
S’il est toujours préférable de trouver un coin d’ombre, cela ne suffit pas pour éviter les coups de soleil. En cause : la réverbération. En effet, le sol réfléchit les rayons du soleil, ce qui leur permet d’atteindre de manière indirecte des zones que l’on pourrait penser à l’abri.
La réflexion lumineuse est plus importante sur la neige (environ 80 %) que sur le sable (environ 20 %). Notons aussi que plus l’altitude est élevée, plus la couche d’atmosphère qui nous protège des rayons solaires est fine et plus s’exposer au soleil est dangereux. C’est la raison pour laquelle il faut faire particulièrement attention lors des vacances aux sports d’hiver.
Le cancer de la peau ne touche pas l’ensemble de la population dans les mêmes proportions. Plus les cheveux et la peau sont clairs, plus les risques de brûlure sont élevés. Les personnes avec les cheveux blonds ou roux qui comptent de nombreuses taches de rousseur doivent se montrer particulièrement prudentes. Avoir la peau noire ne dispense pas de mettre de la crème solaire, mais dans ce cas, un indice de protection 30 peut suffire.
« Si la peau est rouge, mais ne présente pas de cloques, le remède à privilégier en premier lieu est une crème corticoïde à usage local, conseille le Pr Tennstedt. En cas de douleur, prenez de l’aspirine plutôt que du paracétamol. Ensuite, la priorité consiste à hydrater la peau. »
« Très mauvaise idée, clame le Pr Tennstedt. L’utilisation des bancs solaires augmente sensiblement les risques de cancer. Cette légende selon laquelle quelques séances de solarium permettraient de préparer la peau au soleil est fausse. Ce qu’il faut retenir, c’est que la peau n’est pas armée pour résister aux rayons ultraviolets. La valorisation du bronzage est surtout une question de culture et de mode. Il finit par ailleurs toujours par disparaître au bout de quelques semaines. La seule chose qui dure, ce sont les séquelles pour la peau. »
L’auto-examen est important dans le cadre du dépistage du mélanome. Si vous voyez apparaître un grain de beauté dont les contours ne sont pas nets, dont le couleur diffère des autres et qui change rapidement d’aspect, il s’agit d’un signal d’alerte. Cependant, un cancer de la peau peut se déclarer partout sur le corps, y compris sur des zones difficiles à contrôler : cuir chevelu, dos, fesses... C’est la raison pour laquelle une visite par an est conseillée chez un dermatologue.
La plupart des mélanomes sont bénins et se développent au niveau de la surface de la peau. S'ils sont rapidement détectés et enlevés, il n'y a pas de risque d'évolution métastatique. Mais si la tumeur progresse en profondeur et atteint le derme, des cellules cancéreuses peuvent toucher d'autres parties du corps et former des métastases. C'est pourquoi, la prévention est primordiale.
Ces précautions sont encore plus importantes à respecter pour les enfants afin de préserver leur capital soleil:
Bénéficiez d’une intervention jusqu’à 45 €/an (à raison de 15 €/consultation) pour des examens préventifs ou de dépistage, notamment dans le cadre de la prévention du cancer de la peau.
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