Maladies graves ou chroniques / Diabète
On connaît le diabète, mais on parle moins du prédiabète. Comment reconnaître ses symptômes et s’en prémunir pour éviter de développer la maladie ?
Le diabète est rapidement devenu un fléau mondial majeur, touchant à peu près tous les continents de la même manière. La Fédération Internationale du Diabète estime que, d’ici 2025, le nombre de patients diabétiques va encore augmenter de 55% pour atteindre le nombre impressionnant de 380 millions de personnes.
Le changement du mode d’alimentation, le vieillissement de la population et l’explosion de la sédentarité sont les trois principaux fautifs. L’obésité est également souvent en lien direct avec le diabète. Certains experts parlant même de "diabésité". En Belgique, on compte environ 600.000 diabétiques (chiffre de 2017). Certains souffrent d’un diabète de type 1 (une maladie auto-immune qui se déclare souvent pendant l’enfance) mais la plupart sont atteints d’un diabète de type 2 qui apparaît plutôt à l’âge adulte. Tous les malades affichent à jeun un taux de sucre dans le sang (la glycémie) supérieur à 1,26 g/l alors que la norme se situe entre 0,7 et 1,10 g/l de sang.
Mais se réveille-t-on diabétique brutalement un beau matin ? Non, bien sûr ! On passe par un stade préliminaire que l’on appelle le prédiabète. Le stade prédiabétique est défini par deux critères établis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ceux-ci peuvent se présenter simultanément ou pas :
Un seul de ces deux critères suffit pour inciter le.la patient.e à lutter contre l’évolution du prédiabète vers le diabète. En effet, l’intolérance au glucose ne signifie pas que l’on deviendra diabétique : 50 à 70 % des patients concernés ne seront pas diabétiques dans les 5 ans qui suivent l’identification du prédiabète et 30% ne le seront toujours pas 30 ans après.
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L’insuline est l’hormone sécrétée par le pancréas qui règle les apports en sucre et le fait pénétrer dans nos cellules. En situation de prédiabète, une résistance progressive du foie et des organes à l’action de l’insuline s’installe. On parle d’intolérance au glucose (dans le sang). Le pancréas qui secrète l’insuline doit alors fournir en retour un effort important pour continuer de produire cette hormone indispensable à la survie des cellules. Mais, avec le temps, il s’épuise. Ses cellules sécrètent de moins en moins d’insuline et le prédiabète, puis le diabète de type 2 apparaissent.
On estime qu'environ 600.000 Belges seraient en situation de prédiabète et que la grande majorité de ceux-ci n’en seraient pas conscients. Il est vrai que peu de personnes présentent les symptômes du prédiabète et que seule une prise de sang va permettre de déceler les signes précurseurs afin d’entamer la lutte contre cet ennemi redoutable.
Mais tous ces signaux d’alertes ne sont pas spécifiques au prédiabète et peuvent apparaître pour quantité d’autres raisons, dont la plus fréquente est simplement liée au vieillissement.
Les personnes prédiabétiques ont des risques de développer un diabète de type 2 à court terme, surtout si elles ont le profil suivant : un homme de plus de 40 ans en surpoids, avec un tour de taille supérieur à 102 cm, ne pratiquant aucune activité sportive, consommant beaucoup de sucre ou de sodas et/ou de viande rouge ou de charcuterie, dont la tension artérielle flirte régulièrement au-dessus de 130/80 mm Hg et ayant des antécédents familiaux de diabète.
Mais les femmes ne sont pas épargnées, notamment celles ayant donné naissance à un bébé de plus de 4 kg, ni les citoyens d’autres origines ethniques.
Selon une étude réalisée en 2013 dans la cohorte française Constances, 7,4% de la population française présentait un prédiabète, avec un pourcentage trois fois plus élevé chez les hommes (11%) que chez les femmes (3,9%) et une augmentation des cas avec l’âge : 13,5% chez les 55-69 ans. Si on ne peut malheureusement pas changer son âge, on peut par contre adapter son mode de vie. Un élément qui a été confirmé lors du congrès 2019 de l’American Diabetes Association.
Une vaste étude de sensibilisation chez des personnes en situation de prédiabète confirme ce que le programme "Diabetes Prevention Programme" avait déjà mis en évidence quelques années auparavant. En modifiant favorablement le mode de vie, le pourcentage de patients qui sont passés du prédiabète au diabète a été réduit de 4%. Au programme : alimentation équilibrée et activité physique régulière entraînant une perte de poids de 8% en moyenne. Un changement qui n’est pas facile et qui nécessite un niveau de motivation élevé entretenu par un.e coach santé ou le soutien d’un proche (famille ou amis). Mais c’est possible ! À condition de définir des objectifs en matière d’alimentation et d’exercices, et de progresser petit à petit.
Il est conseillé de commencer par de l’exercice physique en choisissant une activité qui vous plaît (la marche, par exemple, est assez simple pour débuter). Faites l’acquisition d’un appareil mesurant les pas (il en existe de très fiables pour moins de 50 €) et lancez-vous. Un objectif très raisonnable est de débuter par 4 000 pas par jour, puis d’augmenter de 500 pour arriver après quelques semaines jusqu'à 8 000 à 10 000 pas journaliers. Soyez patient.e ! Une fois cette habitude mise en place, il sera plus facile d’adapter progressivement votre alimentation à votre activité physique.
Les recommandations des cardiologues européens sont de réduire progressivement l’apport calorique. Soyez bienveillant.e avec vous-même et commencez par diminuer les portions de moitié plutôt que d’arrêter brutalement un aliment que vous consommez régulièrement. Si vous aviez l’habitude, par exemple, de mettre 2 morceaux de sucre dans votre café, passez d’abord à un seul morceau avant de totalement le supprimer de votre café. Un autre petit truc : servez votre repas dans une assiette à dessert. Vous réduirez automatiquement vos portions. Mastiquer longuement vous permettra de rationner les portions ingurgitées. Le choix d’une alimentation méditerranéenne à base notamment d’huile d’olive et/ou de noix est aussi un bon moyen de limiter le risque d’accident cardiaque.
Si vous voulez évaluer votre risque de prédiabète, répondez aux 8 questions du test ci-dessous. Si votre Score de Risque est élevé, un bilan sanguin pourra vous fournir des informations plus complètes sur votre état de santé.
Sélectionnez la réponse qui vous correspond et cumulez les points afin de définir votre Score de Risque:
0 point - moins de 45 ans
2 points - de 45 à 54 ans
3 points - de 55 à 64 ans
4 points - plus de 64 ans
0 point - moins de 25 kg/m2
1 point - entre 25 et 30 kg/m2
3 points - plus de 30 kg/m2
Hommes
0 point - inférieur à 94 cm
3 points - entre 94 et 102 cm
4 points - plus de 102 cm
Femmes
0 point - inférieur à 80 cm
3 points - entre 80 et 88 cm
4 points - plus de 88 cm
0 point - oui
2 points - non
0 point - tous les jours
1 point - pas tous les jours
0 point - non
2 points - oui
0 point - non
5 points - oui
0 point - non
3 points - oui : grand-parent, oncle, tante ou cousin(e) germain(e)
5 points - oui : père, mère, frère, soeur et/ou enfant
Résultats:
(Traduction du Finnish Risk Score [FINDRISC]