La vasectomie : une solution de contraception masculine

Le nombre de vasectomies pratiquées en Belgique a fortement augmenté ces 10 dernières années. Cette méthode de contraception masculine définitive ne présente pas de risques particuliers, mais comme pour tout acte chirurgical, il importe de prendre le temps d’en discuter avec son médecin.

C’est quoi, la vasectomie ?

La vasectomie est une intervention de stérilisation masculine qui consiste à ligaturer les canaux déférents. Ces canaux transportent normalement les spermatozoïdes des testicules vers le canal éjaculateur. Après une vasectomie, ce chemin est bloqué, conduisant de fait à la stérilité.

Les spermatozoïdes continuent cependant à être produits : une vasectomie les empêche simplement de se mélanger au liquide séminal. Ils s’accumulent dans l’épididyme (sorte de long tube enroulé situé à l’arrière de chaque testicule) avant d’être réabsorbés par l’organisme.

Cette opération est généralement rapide et réalisée sous anesthésie locale ou générale à l’hôpital par un urologue. Ce médecin spécialiste accède aux canaux déférents par incision (vasectomie classique) ou par perforation du scrotum (vasectomie sans scalpel).

Aucun impact sur la vie sexuelle et la santé

Contrairement à certaines idées reçues, la vasectomie n’a aucune influence sur les hormones ou la mécanique sexuelle : la libido, l’érection et l'éjaculation restent inchangées. Cette intervention n’augmente pas non plus le risque de cancer de la prostate.

Une intervention de plus en plus fréquente

D’après les chiffres publiés par l’INAMI, le nombre de vasectomies pratiquées en Belgique a fortement augmenté ces 10 dernières années dans toutes les régions. Près de 19 000 hommes, âgés de 40 ans en moyenne, y ont recouru en 2023. Le taux de vasectomie par 100 000 habitants est légèrement plus élevé en Flandre qu’en Wallonie (avec des différences par province). Ce taux est trois fois plus bas à Bruxelles.

Signe d’un changement de mentalité

La plupart du temps, la démarche de vasectomie s’inscrit dans la volonté des hommes d’enlever à leur compagne le poids de la contraception après avoir fondé leur famille. En évitant les effets secondaires et les coûts des méthodes de contraception féminine (pilule, stérilet, implant hormonal, etc.), elle illustre une responsabilité davantage partagée au sein du couple.

Quels sont les risques associés à une vasectomie ?

La vasectomie est généralement sans complications après quelques jours de prudence durant lesquels il faut éviter les charges lourdes, le sport et les activités sexuelles. Par après, il convient de maintenir momentanément une autre méthode de contraception, puisque la stérilisation n’est pas immédiate (un stock de spermatozoïdes est présent dans les canaux déférents au-delà de la ligature). Un spermogramme réalisé 3 mois après la vasectomie devra confirmer l’absence de spermatozoïdes.

Risques physiques et physiologiques à court terme

Parmi les rares complications à court terme d’une vasectomie, citons par ordre de fréquence :

  • Une infection locale pouvant occasionnellement mener à un abcès.
  • Un hématome de la bourse, qui se résorbe la plupart du temps naturellement.
  • Une reconnexion spontanée des canaux déférents (« reperméation ») restaurant la fertilité.
  • Des douleurs testiculaires habituellement passagères.

Risques physiques et physiologiques à moyen et long terme

  • Dans des cas extrêmement rares, une gêne persistante peut être ressentie après l'opération, connue sous le nom de syndrome de douleur post-vasectomie. Le médecin évaluera alors si des traitements médicaux ou une nouvelle intervention chirurgicale sont nécessaires.
  • L’accumulation de spermatozoïdes dans l’épididyme cause assez rarement une pression à l’arrière des testicules : cette congestion peut provoquer un inconfort passager avant que le corps résorbe les spermatozoïdes.

Une réversibilité incertaine

La vasectomie doit être considérée comme une méthode de contraception définitive. Des techniques de réversion avec réparation du canal déférent existent, mais leurs chances de succès diminuent avec le temps et le taux de réussite reste limité, ne dépassant généralement pas 50 %. Le risque d’infertilité permanente est donc élevé.

Risques psychologiques

  • La vasectomie est vécue différemment selon les cultures. Elle est bien acceptée là où l’égalité des genres et le partage des responsabilités sont habituels. Mais elle peut affecter la perception de soi et le bien-être émotionnel des hommes issus de cultures qui associent la fertilité à la virilité.

  • Compte tenu du risque d’infertilité permanente, la vasectomie peut entraîner des regrets si la situation de vie change et si le désir d’enfant est à nouveau présent.

Bon à savoir

La congélation de sperme avant vasectomie peut être recommandée par certains médecins comme filet de sécurité contre le risque d’infertilité permanente. Une grossesse par fécondation in vitro ou insémination artificielle peut alors s’envisager. Notez que la loi belge impose une durée maximale de conservation du sperme de 10 ans, renouvelable annuellement passé ce délai.

Vous envisagez une vasectomie ?

Vous n’avez pas ou plus l’intention de procréer et songez à la vasectomie ? Cette stérilisation masculine est accessible à tous les hommes majeurs. Comme pour toute intervention chirurgicale, nous vous conseillons de prendre le temps suffisant pour en parler avec votre médecin et lui poser toutes les questions que vous souhaitez avant de prendre une décision.

Bon à savoir

Les frais d’une vasectomie après intervention de l’assurance obligatoire avoisinent les 30 € pour une hospitalisation One Day en chambre commune. Ils peuvent être beaucoup plus élevés en chambre individuelle (selon l’hôpital). Ces frais peuvent être couverts partiellement ou totalement par une assurance hospitalisation comme Hospitalia, Hospitalia Medium ou Hospitalia Plus.

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