Si personne n’ignore que le tabac provoque le cancer du poumon, on sait généralement moins qu’il augmente aussi le risque de développer d’autres maladies chroniques. Lesquelles, comment et pourquoi ? On vous l’explique dans cet article.
L’eau mouille. L’herbe est verte. La nuit, il fait noir. Et le tabac nuit à la santé. Au concours des évidences, cette dernière affirmation terminerait sans aucun doute sur le podium. Car aujourd’hui, plus personne n’ignore le rôle déclencheur du tabac pour des maladies respiratoires graves comme le cancer du poumon ou la bronchite chronique. Mais ce que l’on sait moins, c’est que le tabagisme provoque aussi d’autres maladies chroniques lourdes, comme le confirme Zsuzsanna Jakab, directrice de l’OMS pour l’Europe :
« Bien que le public soit généralement conscient de la nocivité du tabac, nous remarquons qu’il ignore souvent son lien important avec les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux. Le tabac contribue à l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques et de la mortalité qui y est associée, et a un impact dévastateur sur les patients et leur famille. »
Problèmes cardiovasculaires, cancers, troubles du système digestif… la liste des maladies chroniques lourdes affectées par le tabac s’allonge effectivement sans cesse. Et cela doit se savoir !
Le tabac est très clairement l’un des principaux déclencheurs des maladies cardiovasculaires :
Au banc des accusés, le monoxyde de carbone dégagé par la combustion du tabac occupe une place de choix. Car une fois inhalées, ces molécules de CO vont prendre la place de l’oxygène dans nos globules rouges. Le sang transportera donc moins d’oxygène, ce qui va affecter nos tissus et provoquer chez nous l’essoufflement et un moins bon fonctionnement des muscles.
Mais ce n’est pas tout : la vasomotricité de nos artères va aussi souffrir de cette présence du monoxyde de carbone. Cela peut se traduire par un spasme artériel, c’est-à-dire un rétrécissement brusque du calibre des artères, et donc une diminution du flux sanguin… voire même une occlusion complète de l’artère pouvant provoquer un infarctus du myocarde.
Agrégation des plaquettes, augmentation des globules blancs rendant le sang plus épais, hausse du fibrinogène… tous ces mécanismes induits par le tabac vont avoir la même conséquence : la formation de caillots dans le sang, aussi appelés thromboses. Lorsqu’ils bouchent une artère coronaire, ces caillots peuvent provoquer un infarctus du myocarde. Ou un accident vasculaire cérébral (AVC) si le caillot se forme dans le cerveau. Last but not least : cet effet du tabac peut aussi provoquer des troubles de l’érection, quel que soit l’âge.
Dans la famille cholestérol, c’est malheureusement le bon qui est affecté par le tabac. Et cette diminution augmente aussi les risques cardiovasculaires, car c’est ce cholestérol HDL qui nettoie la plaque présente sur les parois de nos artères et qui à la longue risque de les obstruer.
Près de 9 cancers du poumon sur 10 ont pour origine le tabagisme. Mais ce n’est pas pour autant le seul cancer provoqué par le tabac.
Ces différents types de cancers sont plus fréquents chez les fumeurs : le risque de cancer de la bouche est par exemple 2 à 4 fois plus élevé pour un fumeur. Ces risques sont encore plus importants lorsque le tabagisme s’accompagne d’une consommation régulière d’alcool.
Le tabac est aussi un facteur favorisant le cancer de ces organes de l’appareil digestif. Les fumeurs souffrent par exemple 2 fois plus souvent d’un cancer du pancréas que les non-fumeurs. Par ailleurs, il est probable que le tabac augmente le risque de cancer colorectal qui affecte le gros intestin.
Le risque de développer un cancer du rein est 1,5 fois plus élevé chez le fumeur que chez le non-fumeur. Et le tabac est la cause principale du cancer de la vessie, qu’il provoque une fois sur deux.
Un cas sur cinq de leucémie myéloïde aiguë a pour origine le tabac, tout simplement parce que les substances cancérigènes présentes en nombre dans la fumée du tabac se retrouvent dans le sang.
Le tabac a un impact négatif sur le fonctionnement de notre système immunitaire. Or c’est ce système immunitaire qui va nous débarrasser des infections, parmi lesquelles celles par papillomavirus humains (HPV). Et comme l’infection par HPV est l’une des causes des cancers de l’utérus ou de la vulve, ces maladies sont plus fréquentes chez les fumeuses.
Pancréas, foie, estomac… Le tabac aggrave donc les risques de certains cancers. Mais il serait aussi à la base d’autres dégâts de notre appareil digestif. Un exemple ? La maladie de Crohn. Cette inflammation intestinale particulièrement handicapante a 2 fois plus de chance de se déclarer chez un fumeur que chez un non-fumeur. Par ailleurs, le tabagisme va aggraver les symptômes de la maladie, avec notamment des poussées plus importantes et un risque accru d’abcès et de fistule. La bonne nouvelle, c’est que 1 an après l’arrêt du tabac, le risque diminue significativement. Et après 4 ans d’arrêt, ce risque redescend au même niveau que chez un non-fumeur.
Si la nicotine n’est en soi pas nocive pour la santé, elle est par contre votre principale ennemie lorsque vous décidez d’arrêter de fumer. Pourquoi ? Parce que c’est cette substance présente dans le tabac qui provoque l’addiction à la cigarette… et qui rend donc si difficile l’abandon du tabac. Mais difficile ne veut pas dire impossible, et il existe heureusement des solutions efficaces pour accompagner votre sevrage.
Vous avez des difficultés à arrêter de fumer ? Le tabacologue est à vos côtés pour mettre au point un plan d’attaque efficace. Il va tout d’abord évaluer l’état de votre dépendance physique, psychologique ou comportementale à la nicotine pour définir ensuite avec vous la bonne stratégie de sevrage tabagique. Et bien entendu, il vous accompagnera pendant tout le processus de sevrage pour vous aider à relever ce défi primordial.
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Depuis la dernière réforme de l’Etat, le remboursement pour un sevrage tabagique est passé de la compétence de l’INAMI à celle des Régions. Mais la règle reste jusqu’à présent la même : un remboursement pour 8 séances tous les 2 ans. La première séance chez un tabacologue donne droit à un remboursement 30 euros, puis 20 euros pour les 7 suivantes. Et si vous êtes enceinte, vous aurez droit à un remboursement de 30 euros pour chacune des 8 séances.
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