Le printemps marque le retour des beaux jours, mais aussi celui des allergies aux pollens. En plus d’être très invalidantes, ces rhinites allergiques peuvent parfois être aggravées si on souffre aussi d’allergie aux acariens. Le point avec Xavier Van der Brempt, pneumologue et allergologue à la clinique Saint-Luc de Bouge.
La saison des pollens s’étend de mars à mai pour les arbres et de mai à juillet pour les graminées, mais elle peut parfois débuter dès le mois de février pour les arbres s’il fait beau et sec et se poursuivre jusqu’en septembre avec certaines plantes herbacées. Cependant, la plupart des personnes souffrant d’allergie ne sont pas sensibles à tous les types de pollen.
Le pic des rhinites allergiques pour les arbres s’observe en avril. Il s’agit en effet de la période de pollinisation du bouleau dont les pollens représentent alors jusqu’à 30 % de l’ensemble des pollens présents dans l’air.
Les symptômes les plus fréquents du « rhume des foins » sont une congestion ou un écoulement nasal, des signes de conjonctivite et des éternuements. L’allergie aux pollens peut aussi provoquer un goût de fer dans la bouche, des crises d’asthme, de l’eczéma ou de l’urticaire.
Une allergie ne provoque par contre ni fièvre, ni courbatures, ni maux de tête, sauf en cas de complication (sinusite, par exemple).
« À moins de se calfeutrer chez soi avec portes et fenêtres fermées, il est impossible d’éviter les pollens, car ils voyagent dans l’air que l’on respire », explique le Dr Van der Brempt, pneumologue et allergologue à la clinique Saint-Luc de Bouge. « Il s’agit donc de traiter les symptômes au moyen d’antihistaminiques, de sprays nasaux ou oculaires et de corticoïdes locaux. »
Comme pour bon nombre d’allergies, une désensibilisation aux allergènes est possible. « Cette immunothérapie allergénique relève de la compétence d’un allergologue », détaille le Dr Van der Brempt. « Basé sur un bilan allergique complet, ce traitement s’administre sous forme de comprimés ou d’injections. Il donne d’excellents résultats et permet presque toujours de retrouver une bonne qualité de vie durant la saison des pollens. »
L’allergie aux acariens concerne environ 25 % de la population et ce chiffre augmente constamment. Elle est par ailleurs susceptible d’aggraver les symptômes d’une allergie au pollen. Le Dr Xavier Van der Brempt, nous en explique les mécanismes et donne des pistes pour réduire les nuisances causées par ces minuscules arachnides qui colonisent nos lits.
Les acariens aiment l’obscurité, la chaleur et l’humidité. Ajoutez à cela qu’ils raffolent de nos squames, les peaux mortes qui se détachent de l’épiderme et vous comprenez pourquoi ils se sentent particulièrement à l’aise dans nos matelas. Précisons que ce ne sont pas les acariens qui posent problème, mais plutôt leurs déjections.
Des symptômes peuvent apparaître mais ceux-ci sont fort semblables à ceux d'un rhume:
Le fait d’être allergique aux acariens n’implique pas forcément l’apparition de signes d’allergie. Par contre, cela peut favoriser l’apparition de symptômes lors d’un contact avec un autre allergène. C’est le principe de la pyramide des allergies. Une fois le seuil de manifestation de l’allergie atteint (pendant la saison des pollens, par exemple), le corps réagit à l’agression.
Sur la base de cette pyramide des allergies, si vous souffrez d’une allergie aux pollens associée à votre allergie aux acariens, l’une des premières mesures à prendre consiste à éliminer le plus possible les acariens de votre lit. En baissant le niveau d’exposition à cet allergène, vous augmentez votre niveau de tolérance aux autres allergènes, y compris les pollens, contre lesquels il est plus difficile de se protéger.