Les perturbateurs endocriniens sont régulièrement pointés du doigt pour leurs effets nocifs pour la santé. Présents dans notre environnement, ils se retrouvent aussi dans nos cosmétiques et notamment dans les crèmes solaires. Peut-on les éviter ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un perturbateur endocrinien est « une substance qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et, par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d’un individu ou de sa descendance ». Le système endocrinien regroupe les organes qui sécrètent des hormones (thyroïde, ovaires, testicules, hypophyse…). Or, ces hormones agissent directement sur certaines fonctions de l’organisme comme la croissance, le développement cérébral, le développement sexuel...
Les perturbateurs endocriniens « peuvent donc avoir des effets sérieux sur la santé, parfois de manière irréversible. Ils sont mis en cause dans des troubles de la reproduction, des cancers hormonodépendants et des formes de diabète, d’obésité, d’asthme, de troubles du système immunitaire, d’hyperactivité, de retards d’apprentissage... » résume Natacha Cingotti, en charge du programme « Santé et substances chimiques » au sein de l’Alliance pour la Santé et l’Environnement.
Malgré leur dangerosité avérée, les perturbateurs endocriniens sont difficiles, voire tout simplement impossibles à éviter. Présents partout dans notre environnement, ils sont particulièrement utilisés dans les cosmétiques et les protections solaires. Dans l’idéal, il faudrait donc en utiliser le moins possible, mais appliquer une crème solaire reste pourtant une nécessité lorsqu’on s’expose aux rayons du soleil.
« On privilégiera les produits labellisés Ecocert ou Cosmos, moins nocifs, et ceux dont la liste de composants est la plus courte », précise Natacha Cingotti.
« Moins il y a d’ingrédients, moins on risque de combiner les perturbateurs. Il est également préférable de bannir les crèmes présentant des substances extrêmement préoccupantes ou des nanoparticules (dioxyde de titane et oxyde de zinc, en particulier) ».
Le mieux reste de suivre les précautions de base, surtout en ce qui concerne les jeunes enfants : les protéger par des vêtements couvrants, des lunettes de soleil de qualité, ainsi qu’un chapeau, et éviter l’exposition aux heures les plus chaudes. Un bébé ne doit pas être exposé au soleil. Les recommandations officielles de l’OMS ne placent d’ailleurs l’application de crème solaire qu’en dernière position.