Une étude récemment menée par les Mutualités Libres met en lumière des chiffres édifiants sur la sexualité des adolescentes et démontre qu’il y a encore pas mal à faire en terme d’éducation sexuelle des jeunes filles, et plus particulièrement celles issues d’un milieu défavorisé.
À l’âge des bouleversements hormonaux et de la découverte de la sexualité, qu’en est-il de l’éducation sexuelle de nos adolescentes ?
Cette étude, réalisée dans le cadre de la 5e édition du KidOscope, le baromètre de la santé des enfants et des jeunes des Mutualités Libres, a pour but de faire le point sur les grossesses, les IST et l’utilisation de moyens de contraception chez les jeunes filles âgées de 14 à 20 ans. Combien compte-t-on de grossesse par an chez les jeunes ? Quelles IST (infections sexuellement transmissibles) sont les plus fréquentes ? Et quid de la contraception ?
En Belgique, en 2016, environ 9 jeunes femmes sur 1.000 âgées de 14 à 20 ans sont tombées enceintes. Ce chiffre n’est que de 3 pour 1.000 pour les mineures (14-17 ans), mais cette proportion augmente avec l’âge. Notons qu’il y a aussi une nette différence entre les bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM*) et les autres. Les premières auraient 3 fois plus de risque de tomber enceinte que les deuxièmes. Jusqu’à 5.75% de la population contre 1.86% chez les filles de 20 ans.
Ces chiffres corroborent les résultats d’autres études qui démontrent un lien existant entre précarité sociale et grossesse précoce.
Un autre constat est que la majorité des grossesses chez les jeunes femmes de 17 ans et plus, bénéficiaires de l’intervention majorée, sont menées à terme. Plus de 5 grossesses sur 10 vont donc jusqu’à l’accouchement chez ces jeunes en situation précaire. Pour les femmes qui ne bénéficient pas de l’intervention majorée, ce n’est qu’à partir de 20 ans qu’une grossesse sur deux résultent en une naissance.
Concernant les interruptions de grossesse (IG), elles sont le plus souvent planifiées et réalisées dans un centre de planning de familial ou d’avortement et non dans un hôpital. Ces interruptions concernent moins les BIM que les non-bénéficiaires. Ces chiffres n’incluent pas les interruptions de grossesse imprévues (ou fausses couches spontanées), qui représentent environ 15% de l’ensemble des grossesses.
La proportion d’utilisatrices de contraceptifs prescrits et remboursés par l’assurance maladie augmente avec l’âge. Elle passe de 1 jeune fille sur 20 à 14 ans à 1 jeune fille sur 2 âgée de 18 ans et à près de 2 jeunes filles sur 3 à l’âge de 20 ans. Il semble que les jeunes femmes qui sont en situation financière plus difficile soient 50% plus susceptibles de ne pas prendre de moyens de contraception. Cependant, l’étude ne tient pas compte des contraceptifs diffusés gratuitement par les centres de planning familial ni de l’utilisation du préservatif.
Pourtant, en Belgique, les jeunes femmes de moins de 21 ans reçoivent une intervention supplémentaire de 3 euros par mois de l'assurance maladie obligatoire pour tous les contraceptifs obtenus sur prescription (pilule, anneau, stérilet, etc.). Ceux-ci peuvent également être délivrés gratuitement et de façon anonyme aux mineures dans les centres de planning familial.
Si les contraceptifs hormonaux et les dispositifs intra-utérins (DIU) protègent des grossesses non désirées, ils ne sont en aucun cas efficaces contre les maladies et infections sexuellement transmissibles (IST) contre lesquelles seul le préservatif protège. En Belgique, l’infection à Chlamydia est l’IST la plus répandue. Le nombre de cas est en augmentation continue depuis 2002, en particulier chez les jeunes femmes âgées de 15 à 29 ans : entre 2002 et 2016, leur nombre a sextuplé.
Ces constats interpellent sur l’importance de la prévention. Il est primordial d’informer les jeunes filles sur les moyens de contraception dont elles disposent et leur accès, qui est facilité notamment via les centres de planning familial.
Mais si favoriser l’accessibilité financière aux contraceptifs est primordial, ce n’est pas tout. Une bonne éducation sexuelle et notamment la sensibilisation à l'utilisation des contraceptifs mais surtout des préservatifs, l’unique protection efficace contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
De plus, soulignons la nécessité d'accorder une attention particulière à l’éducation sexuelle des filles et garçons issus de milieux plus vulnérables. Il est important de les sensibiliser aux risques d'une grossesse précoce et à l'accessibilité financière des contraceptifs remboursés.
Une maternité précoce implique en effet non seulement certains risques médicaux, mais également d'autres conséquences, telles que le décrochage scolaire, une plus faible probabilité d'effectuer des études supérieures, des problèmes d'attachement à l'enfant, un risque accru de stress, d'anxiété et de dépression, etc. Il est donc primordial de faire en sorte que ces jeunes filles soient bien informées et réalisent que certains contraceptifs sont très bon marché, voire presque gratuits.
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*Pour rappel, les BIM ont droit à une intervention majorée de la mutualité car leur situation financière le justifie. On peut en déduire une situation socio-économique plus précaire que la moyenne.
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