La santé sexuelle des jeunes : parlons-en !

La santé sexuelle des jeunes : parlons-en !

Prévention / Sexualité

L'adolescence représente une période de vie cruciale où les préoccupations voient le jour, notamment en matière de santé sexuelle. Ces questionnements sont tout à fait normaux. Bien que le sujet soit encore tabou, les jeunes doivent pouvoir se tourner vers un interlocuteur de confiance pour trouver des réponses à leurs questions.

Les jeunes et la sexualité : à qui se confient-ils ?

D’après une vaste enquête menée par les Mutualités Libres auprès de 1.000 jeunes âgés de 16 à 25 ans, un quart d’entre eux disent n’avoir personne à qui parler de sexualité. Même si les ami.es et les partenaires sont de loin leurs interlocuteurs privilégiés, 65 % des jeunes interrogés ont une relation positive avec leur médecin généraliste et 60 % d’entre eux savent qu’ils peuvent obtenir des contraceptifs gratuits ou à prix réduit avant 25 ans.

Fait étonnant : ce sont plutôt les garçons (33 %) qui s’intéressent à la contraception alors que moins d’un tiers des filles (24 %) se sentent concernées par le sujet.

Autre fait interpellant : seuls 26 % des jeunes interrogés se rendent compte de l’importance d’avoir des rapports sexuels protégés pour éviter les maladies sexuellement transmissibles (IST).

Éducation sexuelle à l’école : qu’en pensent les jeunes ?

Nous nous sommes entretenus avec Wannes Magits de Sensoa, centre d'expertise flamand sur la santé sexuelle. Wannes est chargé de mission pour le développement sexuel.

« Les jeunes nous disent qu’à l’école, les cours d’éducation sexuelle sont souvent trop axés sur les aspects biologiques et que certains sujets ne sont malheureusement pas abordés : comment flirter, comment se passe la première fois, comment envoyer des sextos en toute sécurité, etc. Pourtant, la plupart des profs sont convaincus de l’importance d’organiser des cours sur les relations et la sexualité, surtout depuis le mouvement #metoo. Ce que nous entendons aussi de la part des élèves du secondaire, c'est que les cours d’éducation sexuelle sont très hétéronormatifs. Ils concernent principalement les hétérosexuels et ne sont pas suffisamment inclusifs des LGBTQIA+ ».

L’éducation par les pairs

« Entre 16 et 25 ans, les jeunes font beaucoup d'expériences, soit dans le cadre d'une relation continue, soit de manière occasionnelle. Ils découvrent ce qu'ils aiment dans le sexe, ce qu'ils recherchent dans une relation, etc. Ils se posent beaucoup de questions sur les comportements, sur le corps ou les relations en général. Les jeunes ont un besoin viscéral d'être rassurés. Ce qui est positif, c'est qu’ils trouvent souvent des réponses auprès de leur médecin de famille, même si la sexualité semble être encore un sujet délicat. Pour la plupart des jeunes, pouvoir en parler à quelqu'un est déjà un soulagement. Comme c’est le cas par exemple lors de problèmes d'érection ou de douleurs pendant les rapports sexuels. »

Selon l'asbl O'YES active dans le domaine de la prévention et de la promotion de la santé, l'éducation par les pairs est la meilleure méthode pour sensibiliser les jeunes au consentement, au plaisir et à la contraception. « Cela leur permet d'en parler librement », explique Louise-Marie Drousie, chargée de projets en promotion santé au sein de l’asbl. « Les conversations se déroulent sans tabous ni complexes. Les jeunes qui ont été éduqués et sensibilisés au problème ont ensuite les moyens de prendre leur santé en main ».

 

Bon à savoir :

L’asbl O’YES est active dans les établissements scolaires tout au long de l’année. Elle aborde notamment des sujets comme la vaccination contre les infections à papillomavirus et le dépistage contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Pour en savoir plus : https://www.o-yes.be/

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