Le burn-out ne surgit pas un beau matin de nulle part. Il résulte généralement d’une longue surcharge mentale et d’un stress chronique. Incapable de résister à la pression qui lui est imposée, l’esprit se met « en sécurité ». Il disjoncte (au sens premier du terme). Découvrons ensemble comment reconnaître les signes de l’épuisement professionnel et surtout, comment éviter d’en arriver là.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le burn-out se définit comme « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». Le burn-out découle ainsi d'un stress chronique au sein du milieu professionnel. Il se développe progressivement chez certaines personnes, souvent parmi les plus engagées dans leur fonction.
Confrontées à un environnement de travail défavorable, toxique, stressant ou démotivant, les personnes redoublent d'efforts pour retrouver satisfaction et confiance en elles. En l'absence d'améliorations et de résultats escomptés, l'épuisement professionnel s'installe, entraînant des conséquences graves sur la santé physique et mentale.
Toujours selon l’OMS, le burn-out ou épuisement professionnel se développe principalement dans les pays industrialisés. En cause, une transformation rapide et profonde du monde du travail, soumis ces dernières décennies à la globalisation des marchés, la compétitivité, le développement des nouvelles technologies, la précarité de l’emploi, etc. En Europe aujourd’hui, on estime qu’une absence au travail sur deux est liée à des problèmes de stress chronique.
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Une analyse des Mutualités Libres montre une augmentation importante du nombre de personnes souffrant de burn-out : +66 % entre 20218 et 2021.
Selon les chiffres de l’INAMI, plus de deux tiers des cas d'invalidité pour burn-out ou dépression concernent des femmes, représentant ainsi 68 % des cas. Les femmes enregistrent également une augmentation significative de près de 50 % au cours des 5 dernières années en ce qui concerne les invalidités liées au burn-out ou à la dépression.
Les femmes de plus de 50 ans demeurent la tranche d'âge la plus touchée par le burn-out, bien que la hausse la plus significative des invalidités pour dépression soit observée chez les travailleurs indépendants âgés de 25 à 39 ans, avec une augmentation de 20 % en 2021 et une croissance impressionnante de 151 % sur une période de 5 ans.
N’importe qui est susceptible de connaître un jour un épisode de burn-out. Mais ce phénomène touche majoritairement les personnes très investies dans leur travail. De bons éléments exigeants envers eux-mêmes, voire perfectionnistes. S’ils ont l’impression de ne pas totalement répondre aux attentes placées en eux, ils en souffrent et ont tendance à en faire toujours plus pour prouver leur valeur. Au risque de se mettre dans le rouge et de s’épuiser.
Le burn-out se situe donc aux antipodes de l’image de « maladie de tire-au-flanc » que certains s’en font. Il résulte au contraire souvent de ce que l’on pourrait appeler un « excès d’engagement ».
Quand ils se manifestent, les symptômes du burn-out peuvent se révéler spectaculaires. Le manque d’énergie qui en résulte rend parfois impossible le simple fait de se lever le matin. Tout ce qui touche au travail fait l’objet d’un rejet émotionnel et physique total. Il s’agit véritablement d’un signal d’alerte lancé par votre corps.
Les symptômes du burn-out peuvent donc être à la fois physiques et psychologiques. Cet épuisement peut aussi s’exprimer à travers des troubles du comportement :
Les symptômes physiques sont les plus courants en cas de burn-out, parmi lesquels les troubles du sommeil, une fatigue chronique et des tensions musculaires entraînant des douleurs au niveau du dos et de la nuque. Parfois, il y a une prise ou une perte soudaine de poids. Des maux de tête, des nausées et des vertiges peuvent également être constatés.
Lorsqu'un individu éprouve un épuisement professionnel, cela peut se manifester émotionnellement par des peurs indéfinies et des tensions nerveuses ainsi que par une humeur morose ou une perte d'enthousiasme. La personne devient plus irritable, tendue, hypersensible, ou au contraire ne montrer aucune émotion.
Sur le plan cognitif, le burnout impacte les capacités de traitement de l'information de l'individu : diminution de la concentration, difficultés à effectuer plusieurs tâches simultanément, à nuancer et à prendre des décisions. On observe également des erreurs mineures, des fautes et des oublis.
Lors d’un burn-out, la personne peut se replier sur lui-même, s'isoler socialement, ou adopter un comportement agressif, parfois violent, traduisant une diminution de sa tolérance à la frustration professionnelle ressentie. Moins enclin à l'empathie, l'individu est moins touché par les problèmes des autres et peut même traiter ces derniers comme des objets. Se sentant piégé dans une situation difficile, il peut nourrir du ressentiment et de l'hostilité envers les personnes avec lesquelles il travaille. Des comportements addictifs, tels que la consommation de tabac, d'alcool, de tranquillisants ou de drogues, peuvent également apparaître en réaction à la tension ressentie.
Se sentant dévalorisé dans son travail, l'individu peut progressivement se désengager. Une baisse de motivation et un moral en berne s'accompagnent d'une détérioration des valeurs associées au travail. Incapable de changer sa situation, il peut développer le sentiment d'être pris au piège et remettre en question ses propres compétences professionnelles, entraînant une dévalorisation de soi.
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Les psychologues américains Christina Maslach et Michael Leiter ont permis d’observer le surmenage professionnel sous trois dimensions :
Il s’agit d’un état de fatigue physique et psychologique, caractérisé par une absence quasi totale d’énergie émotionnelle qui se répercute sur la vitalité de l’individu. Celui-ci, trop engagé dans des activités professionnelles a épuisé peu à peu son capital énergie. Il se sent littéralement vidé, au bout du rouleau. Ce manque d’énergie est d’autant plus néfaste que l’individu pense qu’il n’a aucun moyen à sa disposition pour recharger ses batteries.
Il se caractérise par une attitude négative et détachée de la part de l’individu envers les personnes avec lesquelles il interagit dans le contexte professionnel (collègues, clients, usagers, patients, etc.). Il n’éprouve plus aucune empathie envers les autres, traités comme de simples objets. Cette froideur des relations interpersonnelles prend souvent la forme de cynisme.
L’individu porte un regard très négatif et dévalorisant sur la plupart de ses réalisations et accomplissements personnels et professionnels. Il est démotivé et son estime de soi s’en ressent. Le travailleur a l’impression de ne jamais y arriver quoi qu’il fasse, il se sent dans l’impasse.
Identifier les causes du burn-out est crucial pour mieux le prévenir. L’épuisement professionnel est lié aux risques psychosociaux en entreprise, à savoir :
L’exposition à ces facteurs de risque, durant une période plus ou moins longue selon les individus, risque de conduire une personne vers l’épuisement professionnel et de provoquer un burn-out.
Pour éviter de se retrouver en situation de surmenage professionnel, il convient de ne pas s’oublier dans l’exercice de son métier et de cultiver le plaisir de travailler. Cela passe par :
Depuis le 1er septembre 2014, la législation belge sur le bien-être intègre les concepts de stress et de burn-out. Désormais, l'accent est mis sur la prévention du burn-out plutôt que sur la réaction à ses manifestations. À l'instar des risques psychosociaux tels que le harcèlement ou l'agressivité au travail, la responsabilité de prévenir le burn-out et le stress chez les collaborateurs incombe à l'employeur.
Les collaborateurs ont maintenant la possibilité de demander une intervention psychosociale pour discuter de leur situation et recevoir les conseils d'un expert. Si le collaborateur n'est pas en mesure de prendre en charge la situation lui-même, il revient à l'employeur de mettre en place les mesures nécessaires.
L'employeur est également tenu de promouvoir le bien-être au travail de manière préventive, par exemple en organisant des campagnes de sensibilisation ou en réalisant des analyses de risques.
Chaque burn-out est différent et l'approche thérapeutique pour s’en sortir s'adapte à chaque patient. La prescription d'antidépresseurs ou d'anxiolytiques n'est en aucun cas systématique. Pour le burn-out, la priorité réside avant tout dans le repos prolongé. La sophrologie et la méditation offrent des moyens supplémentaires pour comprendre et maîtriser ses émotions, ainsi que pour mieux gérer le stress. Cette période de pause permet de prendre du recul par rapport au travail et, souvent, de réévaluer ses priorités.
Pour en savoir plus, consultez notre article complet sur les traitements du burn-out.
Les symptômes du burn-out ressemblent beaucoup à ceux que l’on peut rencontrer chez une personne dépressive. Quelques différences permettent néanmoins de les distinguer : en cas de burn-out, un individu continue à s’intéresser à ce qu’il se passe en dehors du travail. Lors d’une dépression, il ne s’intéresse plus à rien et broie du noir sur tous les sujets. De plus, la personne souffrant de dépression a généralement conscience de son mal-être alors que celle qui souffre de burn-out est plutôt dans le déni.
Le burn-out est souvent caractérisé par une atteinte de la mémoire immédiate, une hyperactivité centrée sur le travail, une mauvaise hiérarchisation des tâches, un désir de perfection et une souffrance aiguë liée au travail.
En revanche, la dépression se manifeste souvent par une reconnaissance de la souffrance, une perte de repères, un désinvestissement, une tristesse permanente touchant toutes les sphères de la vie, une inhibition, une procrastination, des troubles du sommeil, ainsi que des pensées suicidaires.
En résumé, les symptômes du burn-out sont plus spécifiques au travail, tandis que la dépression est un trouble plus large, affectant divers aspects de la vie avec des symptômes plus généralisés et permanents.
Si les symptômes du burn-out et de la dépression peuvent être similaires, les causes sous-jacentes diffèrent c’est pourquoi ils nécessitent une prise en charge différente. Si vous pensez souffrir de l’un ou de l’autre, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale ou votre médecin généraliste. Ce dernier pourra poser un diagnostic précis et mettre en place les mesures et le traitement adéquats.
L’épuisement professionnel peut prendre plusieurs formes. Si le burn-out résulte d’une surcharge professionnelle, le bore-out découle de son côté de l’absence de défis au travail, conduisant à une forme de monotonie ou d’ennui (le verbe anglais « bore » signifie « s’ennuyer »).
Le brown-out lui se caractérise par une perte partielle de sens au travail. Cela peut résulter d'une routine quotidienne monotone, d'un manque de défis stimulants... Le brown-out peut entraîner une perte de motivation, de l'apathie et une diminution de la satisfaction au travail.
Enfin le blur-out intervient quand les limites entre vie professionnelle et vie privée ne sont pas clairement délimitées. Pour en savoir plus : consultez notre article sur le bore-out, le brown-out et le blur out, ces formes d’épuisement professionnel cousines du burn-out.
Le burn-out parental (aussi appelé épuisement parental) désigne une réalité vécue par de nombreux parents. Il n’est pas facile de conjuguer vie professionnelle et vie familiale, et de se montrer à la hauteur sur tous les fronts. Le stress et l’épuisement peuvent alors prendre un caractère chronique.
Si dans le cas d’un burn-out professionnel, la tension baisse une fois que l’on se trouve en dehors du cadre du travail, le burn-out parental n’offre aucune échappatoire, puisqu’il n’est pas possible de prendre congé de ses enfants. Il est donc encore plus difficile de ne pas se laisser engloutir.
Outre l’épuisement, la perte du plaisir d’exercer son rôle de parent est l’un des symptômes les plus fréquents du burn-out parental. Des sentiments ambivalents peuvent aussi naître par rapport aux enfants, avec parfois une forme de rejet, voire de violence.
Pour y remédier, savoir identifier ses émotions et apprendre à gérer ses réactions lors des situations de tension constitue une importante voie de salut.
Pour vous aider à améliorer votre santé mentale et sortir de l’épuisement professionnel, Partenamut a mis en place toute une série de mesures :
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Le dépistage du burn-out est pris en charge par Partenamut. Il s’agit plus précisément d’une intervention unique de 25 €/titulaire pour les consultations ou examens liés au dépistage du burn-out dans un centre spécialisé.