La consommation d’alcool représente un danger bien connu pour le foie. Le sucre n’a pas (encore) la même mauvaise réputation, mais il fait lui aussi peser une lourde menace sur notre santé en provoquant un engraissement du foie (appelé stéatose) pouvant conduire à la cirrhose. La stéatose hépatique non alcoolique représente probablement l’un des principaux enjeux de santé publique pour les années et les décennies à venir. Elle concerne en effet environ 25 % de la population et est liée à l'augmentation du nombre de personnes atteintes d'un syndrome dysmétabolique.
Pour le professeur Jean Delwaide, gastroentérologue au CHU du Sart-Tilman, alerter la population sur le risque que représente la consommation excessive de sucre représente aujourd'hui un enjeu crucial. L'origine du problème remonte aux années 1980, lorsque l'industrie alimentaire a introduit le fructose de maïs dans ses produits, en particulier dans les sodas. Le coût de production très faible et le pouvoir sucrant très élevé de cette matière première ont très vite séduit le secteur et la population s'est habituée à ce goût sucré. Mais le corps humain n'est pas équipé pour métaboliser une grande quantité de fructose.
"Le foie est presque le seul organe capable de métaboliser le fructose, explique le Pr Delwaide. Lorsque les apports sont trop importants, le foie transforme ce sucre en graisse (notamment des triglycérides), la stocke dans les cellules hépatiques et finit pas s'engraisser. On parle alors de stéatose hépatique non alcoolique, aussi appelée maladie du foie gras, maladie du soda ou NASH selon l'acronyme anglais (Non-alcoholic steatohepatitis)."
Pendant de nombreuses années, la stéatose hépatique ne pose pas le moindre problème et passe même totalement inaperçue. Cette absence de symptômes et ce caractère initialement bénin lui permettent de s'installer et de progresser lentement. Dans 25 % des cas, la stéatose provoque une inflammation au niveau du foie (appelée stéatohépatite), qui elle-même peut conduire à une cirrhose dans 1 cas sur 4.
Le syndrome métabolique, caractérisé par l'hypertension artérielle, l'augmentation du taux de sucre dans le sang (souvent provoquée par une résistance à l'insuline ou un diabète de type 2), du taux de triglycérides et de la quantité de graisse dans la région abdominale (évaluée par le tour de taille), est la plupart du temps présent lors d'un foie gras.
Le régime alimentaire qui prévaut dans les pays industrialisés et notre mode de vie en général représentent le principal facteur de risque de cette pathologie.
Quelques chiffres l'illustrer : l'OMS recommande de ne pas consommer plus de 50 g de sucre par jour. En Europe, la consommation quotidienne moyenne dépasse 90 g, soit l'équivalent de 15 morceaux de sucre. C'est loin derrière l'Amérique du Nord et singulièrement les États-Unis qui détiennent ce peu enviable record avec 120 g/jour/personne, mais c'est largement plus que les recommandations.
Le lien entre la stéatose hépatique et le fructose étant clairement établi, notre santé passe donc plus que jamais par ce que nous mettons dans notre assiette. Les personnes qui souffrent de diabète, d'obésité ou d'un syndrome métabolique présentent également un risque accru de stéatose hépatique.
Les sodas figurent en haut de la liste des produits alimentaires à bannir, mais de manière générale, le but consiste à limiter au maximum la consommation de sucres ajoutés. "Il est bien sûr impossible de les éliminer totalement, concède le Pr Delwaide, mais il s'agit de rééquilibrer son alimentation au maximum en prêtant davantage attention à ce qui est écrit sur les étiquettes concernant la quantité de sucre."
Pour préserver votre santé à long terme, veillez aussi à :
"Notre alimentation devrait largement s'inspirer du régime méditerranéen, avec une augmentation de la quantité de graisse végétale, par exemple l'huile d'olive", conseille le Pr Delwaide. Les acides gras oméga-3 sont également très bénéfiques en réduisant l'inflammation ou le stress oxydatif.
"La stéatose hépatique étant généralement associée au surpoids, le meilleur traitement possible consiste à perdre quelques kilos, explique le Pr Delwaide. L'objectif de perte de poids est de 7%. Pour un patient pesant 100 kilos, il s'agirait donc de descendre à 93 kilos. L'effort à fournir n'est pas énorme, mais cela peut faire la différence." Le fait de rééquilibrer son régime alimentaire et de pratiquer une activité physique peut déjà permettre de réduire la surcharge pondérale.
Il est important de rappeler ici que l'engraissement pathologique du foie n'a aucun lien avec la quantité de matières grasses que l'on mange. Il résulte d'une surconsommation de fructose et de la métabolisation du sucre par le foie.
"Le diagnostic de la stéatose hépatique est très simple à réaliser au moyen d'une échographie, explique le Pr Delwaide.
Un nouvel outil en ligne ouvert à tous a même été créé pour permettre à tout le monde d'évaluer son risque de développer une fibrose hépatique. Le FIB-4 permet en effet le dépistage généralisé de la fibrose à partir des résultats obtenus lors d'une analyse de sang, à savoir les transaminases et les plaquettes. Le test indique la très faible probabilité ou au contraire la forte probabilité d'avoir une fibrose importante).
Faire connaître cette méthode au plus grand nombre peut représenter un virage très important dans le traitement et la guérison des maladies chroniques du foie."
La NASH provoque une fibrose qui se caractérise par la présence de tissu cicatriciel qui remplace peu à peu le tissu hépatique. Lorsqu'il est attaqué et abîmé par l'inflammation, le foie est capable de se régénérer, mais chaque "réparation" laisse des cicatrices. La cirrhose survient quand la quantité de tissu cicatriciel est telle que l'organe ne peut plus fonctionner normalement. Des nodules se forment et certains d'entre eux peuvent dégénérer en tumeur.
"Si l'on ne réagit pas, dans 25 % des cas, cette stéatose hépatique évolue vers une inflammation hépatique (stéatohépatite) et potentiellement jusqu'à la cirrhose, détaille le Pr Delwaide. Et dans 30 % des cas, une cirrhose conduit au développement d'un cancer du foie dans les 10 ans. Lorsque l'on sait que la NASH concerne environ 25 % de la population, on mesure l'impact majeur que peut avoir cette maladie sur la santé de la population des pays industrialisés. On le voit, le temps entre l'apparition de la stéatose hépatique et la forme critique de la maladie est extrêmement long, parfois 30 ou 40 ans. Étant donné que l'origine alimentaire du problème remonte à 1985 environ, le pire est potentiellement à venir."
Il n'y a pas encore de médicament spécifique pour la NASH, mais de nombreuses études sont actuellement en cours. La prise en charge de la stéatose hépatique passe surtout par le traitement de sa cause. Cette maladie présente l'immense avantage d'être réversible à travers une meilleure hygiène de vie : réduction ou arrêt de la consommation d'alcool, régime alimentaire adapté et activité physique.
La prévention de la stéatose hépatique s'opère de façon globale. Le premier point très important, c'est bien sûr l'alimentation. Partenamut intervient à hauteur de 60 à 180 €/an pour une consultation en diététique ou chez une médecin nutritionniste.
Le deuxième point, c'est la pratique d'une activité physique, essentielle pour préserver votre capital santé. C'est la raison pour laquelle Partenamut intervient jusqu'à 95 €/an pour une affiliation à un club de sport, le test d'aptitude sportive ou l'inscription à un évènement sportif.
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