Hépatites : de quoi s’agit-il et comment s’en protéger ?

Santé / Maladies

Il existe des hépatites virales et non virales. Selon le Rapport mondial 2024 de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), les hépatites virales sont la deuxième cause infectieuse de décès dans le monde. Pourtant, certaines d’entre elles peuvent être évitées grâce à la vaccination. Focus sur cette maladie, ses causes et ses traitements.

Quelques informations clés :

  • Il existe plusieurs types de virus causant l'hépatite, notamment les virus A, B, C, D et E, chacun ayant des modes de transmission et des conséquences spécifiques.
  • L’hépatite est une inflammation du foie qui peut devenir chronique
  • La maladie peut engendrer le cancer du foie et d’autres complications graves
  • Les formes virales sont contagieuses et peuvent être transmises par différentes voies de contamination
  • Il existe des vaccins et des traitements pour certains types d’hépatites

Qu’est-ce que l’hépatite ?

Une hépatite est une inflammation du foie qui peut être soit symptomatique soit asymptomatique. Elle peut être causée par des virus (les principaux sont ceux de types A, B, C, D et E), être d’origine toxique (consommation excessive d’alcool, prise de médicaments, produit toxique) ou encore due à une maladie auto-immune ou à l’obésité (stéatose hépatique non alcoolique ou NASH).

L’hépatite peut guérir, avec ou sans médicaments, ou devenir chronique (c’est particulièrement le cas des types B et C) engendrant des complications telles que la cirrhose et le cancer du foie. Environ 70 à 80 % des personnes infectées par le virus de type C développent une forme chronique de la maladie. D’où l’importance de se faire vacciner et dépister.

Comme le signale l’OMS, certains types d’hépatites virales peuvent être évités grâce à la vaccination. Sa stratégie mondiale vise d’ailleurs à réduire les nouvelles infections de 90 % et les décès de 65 % d’ici 2030.

L’hépatite est-elle contagieuse ?

Oui, les hépatites virales se transmettent par diverses voies.

Les hépatites A et E se propagent principalement par voie fécale-orale, souvent par la consommation de nourriture ou d'eau contaminée, ou lors de pratiques sexuelles à risque.

Les hépatites B, C et D se transmettent par contact avec du sang et/ou des fluides corporels contaminés, incluant les rapports sexuels non protégés (infection sexuellement transmissible), le partage de matériel d'injection ou autre matériel tranchant ou piquant (ex : piercings, tatouages...).

La maladie peut aussi être transmise d’une mère à son enfant, notamment lors de l’accouchement.

Bon à savoir

Seules les personnes déjà atteintes par une hépatite B peuvent contracter l’hépatite D. Cependant, la co-infection par le virus de l'hépatite D (VHD) et le virus de l'hépatite B (VHB) est considérée comme la forme la plus grave d'hépatite virale chronique car elle évolue rapidement vers la cirrhose et le cancer du foie.

Quels sont les signes d’une hépatite ?

Les hépatites peuvent ne provoquer aucun symptôme, en causer de légers ou de plus importants. Lorsqu’il y a présence de symptômes, les plus souvent rencontrés sont les suivants :

  • Fièvre
  • Mal-être
  • Perte d’appétit
  • Nausées
  • Vomissements
  • Diarrhées
  • Gêne ou douleurs abdominales
  • Urines foncées
  • Fatigue
  • Ictère (coloration jaunâtre de la peau, des muqueuses et du blanc des yeux)

Ces symptômes ne sont pas toujours tous présents en même temps.

L’hépatite E peut également provoquer des démangeaisons, des éruptions cutanées et des douleurs articulaires. Dans le cas des hépatites D et E, on peut aussi observer la présence de selles pâles. 

Complications de l’hépatite

Lorsque l’hépatite est chronique, le combat du foie contre les agressions à répétition, finit par créer de plus en plus tissu cicatriciel. Ce tissu rend le foie dur et fibreux (fibrose) réduisant sa capacité à assurer ses fonctions. Il existe 4 stades de fibrose. Le stade 4 est le plus avancé et correspond à la cirrhose. Celle-ci peut entrainer des symptômes allant de la perte d’appétit et l’amaigrissement jusqu’à la formation de carcinome hépatocellulaire (cancer du foie).

Par ailleurs, dans certains cas d’hépatite sévère et aigüe, il peut apparaitre une insuffisance hépatique (hépatite fulminante), maladie qui doit être prise au sérieux et rapidement soignée car elle peut entrainer la mort. Dans ces cas graves, une transplantation hépatique peut être nécessaire.

Diagnostic

Il est souvent difficile de déterminer le type d'hépatite uniquement par un examen clinique. Dans le cas des hépatites virales, un diagnostic plus précis peut être réalisé à l’aide de tests sanguins ou RT-PCR.

Évaluer le degré d’atteinte hépatique (fibrose, cirrhose) via une biopsie ou d’autres examens pourra également être nécessaire afin d’orienter le traitement et le suivi du patient.

Traitements

Selon les cas et les types de virus, il est possible d’accéder à des traitements qui aident à la guérison ou retardent la survenue de complications

Hépatite A (VHA)

Il n'existe aucun traitement spécifique pour l’hépatite A. La maladie guérit spontanément dans la plupart des cas, conférant une immunité au patient, mais les symptômes peuvent durer jusqu’à plusieurs mois. Dans de rares cas, l’hépatite A peut être dangereuse (risque d’insuffisance hépatique).

Hépatite B (VHB)

Aucun traitement spécifique n’existe pour la maladie en phase aiguë. La majorité des adultes en bonne santé éliminent le virus sans médicaments. Pour les cas chroniques (+/- 5 à 10 % des adultes infectés selon Sciensano), des traitements antiviraux par voie orale peuvent retarder les complications graves telles que la cirrhose ou le cancer du foie, et améliorer la survie des patients sur le long terme. Ces traitements sont à prendre à vie.

Hépatite C (VHC)

Une proportion importante des infectés développe une hépatite chronique avec un risque élevé de complications graves (cirrhose et cancer du foie). Heureusement, des traitements antiviraux très efficaces existent, permettant de guérir près de 95 % des hépatites C chroniques. Cependant l’accès aux traitements et au diagnostic reste limité.

Hépatite D (VHD)

Il existe un traitement contre l’hépatite D, mais celui-ci a un taux de réponse assez faible et des effets secondaires importants. Il est toutefois associé à une plus faible probabilité de progression de la maladie.

Hépatite E (VHE)

La guérison se fait généralement de manière spontanée sans nécessiter de traitement spécifique. Un traitement ciblé peut être indiqué aux personnes immunodéprimées qui ont du mal à se débarrasser du virus. Enfin, les personnes souffrant d’une hépatite fulminante ainsi que les femmes enceintes qui présentent des symptômes doivent être hospitalisées (risque accru de décès et de perte du fœtus).

Hépatite toxique

Il convient de stopper la prise et l’exposition aux médicaments ou à la substance en cause.

Bon à savoir

Un état nutritionnel optimal est important pour les personnes atteintes d’hépatite, qu’elle soit aigüe ou chronique. Idéalement associée à de l’activité physique adaptée, une alimentation saine et équilibrée permet notamment aux malades de se sentir moins fatigués.

Vaccins et mesures de prévention

Il existe des vaccins sûrs et efficaces pour se protéger des hépatites A et B.

Le vaccin contre l’hépatite A n’est recommandé qu’à certaines catégories de personnes qui sont considérées à risque ainsi qu’aux travailleurs de la chaîne alimentaire.

Le vaccin contre l’hépatite B (qui protège aussi contre l’hépatite D) est recommandé en Belgique pour les nourrissons (voir calendrier de vaccination) et les adolescents, ainsi que des personnes considérées à risque.

Il existe également un vaccin contre l’hépatite E, mais celui-ci n’a été homologué qu’en Chine et n’est pas disponible partout. Aucun vaccin n’existe pour se préserver des hépatites C et D.

Les hépatites virales se transmettant de manière fécale-orale, via le sang ou via les fluides corporels, il est également recommandé d’appliquer, entre autres, les mesures suivantes :

  • Veiller à la sécurité alimentaire et à la salubrité: approvisionnement suffisant en eau potable, évacuation adaptée des eaux usées, lavage des mains avant préparation des repas, hygiène personnelle…
  • Adopter des pratiques sexuelles à moindre risquenotamment par l’utilisation de préservatifs
  • Éviter l’échange d’aiguilles ou autre équipement piquant ou tranchant, notamment utilisé pour l’administration de drogues, mais aussi pour les piercings ou tatouages
  • Veiller à la sécurité transfusionnelle et à la sécurité des injections en milieu de soins

En ce qui concerne les hépatites non virales, les moyens de prévention varient selon les causes. On peut notamment citer le fait de bien respecter la posologie des médicaments ou encore d’arrêter la consommation d’alcool.

Vos avantages Partenamut

Vaccination : après intervention de l’assurance obligatoire (= couverture fixée par l’État), intervention supplémentaire allant jusqu’à 35€/an pour tous les vaccins reconnus en Belgique (dont celui contre l’hépatite B).

Diététique et nutrition : une intervention allant jusqu’à 60€/an (4 x 15 €/consultation chez un·e diététitien·ne ou nutritionniste) pour les séances que l’assurance obligatoire ne couvre pas + une intervention pour 8 séances supplémentaires en cas de cirrhose du foie à la suite d’une hépatite, en cas d’obésité ou encore de cancer.

Garantie Maladies graves : si vous avez souscrit une garantie Maladie Graves auprès de Partenamut, vous bénéficiez d’interventions allant jusqu’à 7000€/an pour les soins ambulatoires liés à 31 maladies (dont la cirrhose du foie à la suite d’une hépatite).