Aider un proche peut être une charge mentale très lourde. Et lorsque cette aide devient trop pesante, elle peut porter atteinte à la santé de l’aidant et mener au burn-out. Comment se préserver de cet épuisement émotionnel et maintenir une relation équilibrée avec la personne aidée ?
Pour mieux cerner le burn-out des aidants proches et s’en prémunir, Partenamut a rencontré Pierre Gérain, docteur en psychologie qui a effectué sa thèse sur les difficultés émotionnelles qui peuvent toucher les aidants.
Il s’agit avant tout d’un état émotionnel altéré dû à un épuisement. L’aidant est dépassé par la situation et il n’arrive plus à assumer son rôle car il y a un déséquilibre entre les ressources dont il dispose et les difficultés liées à l’aide. Il ressent moins d’émotions positives et son sentiment d’accomplissement est également amoindri. Cette perte de sens peut entraîner une distanciation et une dégradation de la relation avec la personne aidée.
Le burn-out professionnel induit une perte de sens dans son travail, le burn-out parental implique un épuisement dans sa sphère privée. La frontière est donc parfois floue entre le burnout parental et celui de l’aidant proche quand un parent s’occupe, par exemple, d’un enfant à besoins spécifiques. L’aidant en burn-out peut avoir une altération de ses émotions et un état de grande fatigue dans sa relation avec l’aidé tout en conservant sa motivation à aller travailler. Cette activité extérieure va permettre à l’aidant de tenir le coup car elle lui permet de sortir de sa relation avec l’aidé et de se changer les idées en étant en contact avec d’autres personnes.
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Le premier signal d’alerte est un épuisement émotionnel, physique et psychologique. Une fatigue passagère est normale lorsqu’on s’occupe régulièrement d’un proche. Mais si celle-ci persiste dans le temps et que l’aidant n’arrive plus à gérer ses émotions et devient plus vite irritable et triste, c'est qu'il éprouve déjà des difficultés. Un stress important, des problèmes de sommeil et des douleurs physiques peuvent aussi apparaître. L’aidant risque alors de se désinvestir et de prendre de la distance avec l’aidé en se détachant de ses responsabilités. Ce mal-être peut également mener à un sentiment d’incapacité et à l’impression de ne plus être à la hauteur de son rôle d’aidant proche.
Il est important d’apprendre à se connaître, de fixer des limites et de ne pas vouloir en faire trop. Ce conseil peut sembler en contradiction avec le rôle d’aidant proche. Mais il ne faut pas vouloir être surhumain, ni remplir tous les rôles. L’aidant a le droit d’être imparfait et de ne pas toujours répondre à toutes les attentes. En se protégeant et en étant à l’écoute de lui-même, il pourra continuer à être efficace sur le long terme. Il ne doit pas hésiter à déléguer certaines tâches sans culpabiliser et à prévoir du temps pour lui. De telles mesures peuvent sembler évidentes mais la réalité du quotidien est souvent plus compliquée et ne favorise pas toujours la mise en place de telles démarches.
Dans une fratrie, on peut observer une situation d’aidant désigné, c.à.d. qu’un membre de la famille peut prendre plus naturellement le rôle de l’aidant. Cela commencera par certaines tâches et finalement, par un système d’engrenage, cette personne deviendra l’aidant principal par défaut. Elle pourra alors subir une pression de son entourage qui attendra une aide plus importante de sa part et qui ne comprendra pas qu’elle puisse avoir recours à une aide externe. Mais la pression peut également venir de l’aidé, surtout s’il s’agit d’un parent, qui peut culpabiliser l’aidant si celui-ci n’est pas assez disponible pour lui.
La prise de conscience du mal-être est capitale. De nombreux aidants proches culpabilisent et ne veulent pas (ou ne peuvent pas) reconnaître leur souffrance. Et ce sera souvent l’entourage, voire le médecin traitant, qui constatera les signes d’épuisement. Or, si l’aidant ne souffle pas en demandant de l’aide, il peut avoir de graves problèmes de santé physique (stress, hypertension…) mais aussi mentale, comme une dépression. Il y a aussi des risques de violence et de maltraitance de l’aidant envers la personne aidée.
Si l’aidant souffre d’épuisement mais qu’il a encore les capacités de s’occuper de l’aidé, il peut faire appel à son entourage pour le soulager et l’aider à remplir certaines tâches pour qu’il retrouve un équilibre. Mais si la situation est trop difficile, il doit se tourner vers des professionnels de la santé. Le médecin traitant de la personne aidée peut réhospitaliser son patient, proposer des séjours de répit ou faire une demande de soutien à plus long terme en organisant des aides à domicile (infirmière, garde-malade…). Des intervenants psycho-sociaux peuvent aussi soutenir l’aidant et l’aider à mieux gérer ses émotions. Ces aides vont également dépendre du réseau de l’aidant et de ses ressources financières.
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Assumer le rôle d’aidant proche peut avoir des répercussions sur sa vie et sur sa santé. C’est pourquoi, Partenamut reconnaît le statut « aidant proche Partenamut » et offre un accompagnement sur mesure et des avantages spécifiques (aide-ménagère, aide familiale, garde-malade...), ainsi que des activités de répit et des formations afin de mieux appréhender la perte d’autonomie du proche et son bien-être personnel.
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