Les chiffres de l’OMS sont alarmants : en 40 ans, le nombre de cas d’obésité chez l’enfant et l’adolescent a été multiplié par dix. Si de nombreux facteurs entrent en compte, la cause majeure est la surconsommation de produits sucrés comparé à une dépense énergétique diminuée, ce qui implique une prise de poids.
Comment rétablir l’équilibre glycémique dans l’assiette de nos bambins ? Est-ce que la diabolisation du sucre est justifiée ? Pourquoi faut-il agir dès le plus jeune âge ?
Avant de nous interroger sur les méfaits du sucre, essayons de comprendre notre métabolisme et de distinguer les différents sucres et leur rôle sur notre organisme.
Les glucides constituent un des piliers de notre alimentation. Ils fournissent le carburant à notre corps et sont notamment nécessaires au bon fonctionnement cerveau. On peut distinguer deux types de glucides: les glucides complexes (ou sucres lents), composés de plusieurs molécules, et les glucides simples (ou sucres rapides), plus communément appelés sucres.
L’OMS utilise l’appellation de ‘sucres libres’ pour désigner les sucres naturellement présents dans les aliments ET les sucres ajoutés par le fabricant, le cuisinier ou le consommateur aux aliments transformés. Ce sont tous des sucres simples, car ils ne sont pas naturellement associé à des fibres, protéines ou matières grasses. D’où “libres”.
Ce sont ces derniers, le plus souvent le lactose, le fructose ou le saccharose, qui sont en cause lorsqu’on parle des méfaits du sucre. Les glucides simples sont responsables du goût sucré des aliments, mais n’ont que très peu d’intérêt nutritionnel.
Le problème, c’est que ces sucres libres se retrouvent à peu près partout dans notre alimentation.
Dans notre café du matin ou le jus de fruits des enfants, sur les tartines, dans les collations, le yaourt, le lait, les plats préparés, les sauces, et même - oui! - dans les produits ‘light’. Pour les enfants, c’est pareil : dès le plus jeune âge, ils sont habitués au sucre dans les biberons, les compotes, les biscuits, les petits pots…
Premièrement, notre palais, habitué au goût sucré, en redemande toujours plus. Le sucre appelle le sucre, c’est scientifiquement prouvé: il est addictif !
Deuxièmement, les fabricants de l’agro-alimentaire n’ont de cesse que d’ajouter du sucre raffiné dans quasiment tout. le sucre étant une denrée très peu coûteuse, il remplace souvent d’autres ingrédients comme l’huile, plus chère, pour donner de la texture et du goût aux aliments. Le sucre est également un bon conservateur et ne souffre pas de la congélation. Tout bénéf’ pour la production.
De plus, la diabolisation du gras par les autorités sanitaires a permis au sucre de s’immiscer d’autant plus là où on enlevait les graisses.
Voilà pourquoi le sucre est partout et nous en redemandons encore et encore.
Le foie est le seul organe capable de métaboliser le sucre pour le redistribuer dans le sang. Mais sa capacité est limitée. Si on simplifie, quand le foie reçoit trop de sucres, il les transforme en graisse et la stocke. C’est le signal du début de l’insulino-résistance, et ensuite du diabète.
Le professeur Robert Lustig, endocrinologue pédiatrique à l’Université de Californie du Sud et fervent militant anti-sucre: “Le sucre a trois effets que les autres aliments n'ont pas : il provoque l'accumulation de graisse dans le foie, le vieillissement cellulaire et empêche le cerveau de réguler la sensation de satiété. Il est donc toxique au même titre que le tabac.”
Alarmant.
Tout comme l’est la croissance du diabète et de l’obésité morbide au sein de la population. Deux facteurs de risque qui peuvent mener à des maladies cardio-vasculaires, le diabète, le syndrome métabolique ou même les cancers et la démence.
Un enfant qui mange trop de sucres peut avoir des problèmes de mémoire, voir sa capacité de concentration se réduire ou avoir des difficultés à gérer ses émotions ou son stress.
Contrairement aux croyances, il a été prouvé que le sucre n’excite pas les enfants, mais favoriserait les troubles de l’humeur.
Aussi, le sucre dérègle la sensation de satiété et l’enfant a “toujours faim”.
A long terme, le premier danger pour nos enfants est celui de l’addiction au sucre. Il a été prouvé scientifiquement que l’addiction au sucre est comparable à celle à la drogue. Un enfant qui est habitué à manger sucré en redemandera toujours plus.
La suite logique, ou la partie visible de l’iceberg, peut être un surpoids ou l’apparition de caries. La partie invisible, ce sont des maladies graves qui peuvent survenir plus tôt, comme l’obésité (qui aura plus de chances de persister à l’âge adulte), un syndrome métabolique, des problèmes cardio-vasculaires, le diabète ou l’hypertension.
Non. Notre corps a besoin de glucides (dont glucose) pour fonctionner. Et on peut tout à fait se faire plaisir raisonnablement dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Il faut cependant limiter les sucres libres. L’OMS recommande de ne pas dépasser 10% des apports énergétiques journaliers en sucres libres pour un adulte, et 5% pour un enfant, soit l’équivalent de 25 g ou 3 cuillères à café. Quantité que l’on atteint déjà avec un verre de soda ou de jus de fruits ou même deux fruits.
Comment instaurer une relation saine (au propre comme au figuré) entre nos bambins et le sucre ?
Apprenez-leur tôt quels sont les méfaits du sucre et à le remplacer par d’autres aliments savoureux. Cuisinez avec eux, faites-leur découvrir des alternatives, réduisez la tentation et constituez des repas équilibrés.
Bien souvent trop sucré, analysez et adaptez le petit déjeuner des enfants. Préférez les fruits entiers ou en morceaux aux jus, le pain aux céréales, le fromage au choco…
Attention aux collations. Faites le tri dans ce que vous lui donnez et limitez ici aussi l’apport en sucres: fruits, biscuits secs, laits à boire peu sucrés, barre céréalières, fruits secs ou tartine.
En plus d’être sucrées, les jus et boissons de type soda n’appaisent pas la soif. L’eau est la seule boisson dont votre enfant a besoin. Aidez-le à limiter drastiquement les autres boissons, qu’elles soient sucrées ou édulcorées.
Octroyez-leur de temps en temps de petites quantités de sucreries, tout en leur apprenant à les savourer plutôt que de les engloutir.
Bien manger, bien bouger !
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