Le vitiligo est une maladie auto-immune bénigne caractérisée par des taches claires sur la peau. Les patients qui en souffrent doivent prendre certaines précautions par rapport au soleil, mais celui-ci peut aussi être un allié pour atténuer les effets de la maladie.
Valérie a 45 ans. Voici 3 ans, elle voit apparaître des taches claires sur sa peau. Au début, elles ne sont visibles que sur les coudes. D’autres surgissent au fil des mois, y compris sur le visage. Elle souffre de vitiligo. Cette maladie pousse son système immunitaire à attaquer les mélanocytes, les cellules de l’épiderme responsables de la pigmentation de la peau. Résultat : la peau se décolore.
Le soleil présente-t-il dès lors un danger pour les personnes atteintes de vitiligo ? Pas forcément.Plus la peau est pigmentée, plus elle est naturellement protégée contre les rayons du soleil. Les mélanocytes jouent donc un rôle important par rapport aux rayons UV. La logique voudrait dès lors qu’une personne atteinte de vitiligo évite de s’exposer au soleil. La réalité est pourtant différente.
Ornella Accaputo est dermatologue au CHU Ambroise Paré à Mons et au CHwapi à Tournai. Elle l’assure, le soleil ne représente pas de danger particulier pour une personne atteinte de vitiligo. « Elle doit bien sûr appliquer une protection solaire, mais il n’est pas question de fuir le soleil. Statistiquement, le risque de cancer de la peau est même 3 fois moins élevé chez un patient qui souffre de vitiligo que dans la population générale. » Valérie confirme les bienfaits du soleil sur sa maladie : « Je me protège et j’évite les heures les plus exposées. Mais à la fin de l’été, je remarque que les taches les plus récentes se sont repigmentées ».Un traitement n’est pas systématiquement proposé. Le vitiligo ne se guérit pas et ne présente aucune forme de gravité. « Cela dépend des patients et de leurs attentes, explique le Dr Ornella Accaputo. Le visage réagit bien aux traitements. Sur les mains ou les zones de frottement comme les coudes, les résultats sont plus mitigés. »
Les traitements se présentent sous forme de crème à base de cortisone ou avec un effet immunosuppresseur local. Des séances de rayons ultraviolets (PUVAthérapie) peuvent aussi être prescrites. « Il faut en tout cas faire preuve de patience, ajoute Ornella Accaputo. Les progrès ne sont visibles qu’après plusieurs semaines, voire plusieurs mois. »« Il est difficile d’en identifier la cause, déclare le Dr Accaputo. Le vitiligo est parfois associé à d’autres maladies auto-immunes. Il peut survenir à la suite d’un choc émotionnel ou chez des personnes très stressées. Il y a probablement une origine génétique. J’utilise souvent l’image d’un interrupteur dont on ignore l’existence et qui, lorsque les conditions le permettent, passe sur le mode ON et déclenche la maladie. »
Ce schéma ressemble beaucoup à l’expérience vécue par Valérie. « Le vitiligo s’est en effet invité dans ma vie lors d’une période de stress intense. Aujourd’hui encore, je constate un lien entre des bouffées de stress et l’apparition de nouvelles taches. »Au-delà de ses fonctions protectrices, comme barrière immunitaire ou comme régulateur de la température, la peau joue un rôle social important. Elle nous caractérise et révèle nos émotions lorsque l’on rougit ou que l’on a la chair de poule. Il s’agit d’un organe de communication.
Une maladie dermatologique peut donc fortement déstabiliser un individu, surtout quand il est jeune. Le vitiligo apparaît la plupart du temps dans l’adolescence, une période durant laquelle on se construit beaucoup à travers le regard des autres.
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