Les phénomènes d’addiction sont par définition difficiles à combattre. Si son action thérapeutique demeure méconnue, l’hypnose représente pourtant une solution concrète pour s’en sortir avec des résultats probants. Carine Dangoisse, spécialiste de l’hypnose dans le cadre du sevrage tabagique, nous éclaire sur cette pratique de plus en plus courante.
Antonin a 32 ans. Il a commencé à fumer à l’âge de 16ans. Très vite, l’addiction s’est installée et il a fumé jusqu’à 30 cigarettes par jour. L’envie d’arrêter de fumer est née de l’augmentation constante du prix du tabac. Une connaissance lui a alors parlé de l’hypnose et il a pris rendez-vous sans grande conviction, mais avec le sentiment de n’avoir rien à perdre. Après une seule séance, il a définitivement tiré un trait sur le tabac. Il en a même oublié les habitudes liées à la cigarette, qui causent pourtant beaucoup de problèmes à ceux qui essaient d’arrêter de fumer.
Installée dans la région de Namur, Carine Dangoisse est spécialiste de l’hypnose dédiée à l’arrêt du tabac. Elle confirme que pour plus de 8 patients sur 10, une seule séance suffit pour se défaire de l’addiction à la cigarette.
Pour le grand public, l’hypnose conserve une grande part de mystère. L’hypnose «de spectacle», qui remplit des salles entières, participe à l’image brouillée de cette discipline. «Le type d’hypnose que je pratique n’a rien à voir avec cela, affirme Carine Dangoisse. Il s’agit d’une forme de relaxation dont l’enjeu consiste à légèrement modifier l’état de conscience afin de pouvoir en quelque sorte reprogrammer le cerveau en lui faisant oublier sa dépendance à des substances telles que la nicotine.»
«Le début de la séance permet au patient de se relaxer au maximum grâce aux paroles que je prononce, détaille Carine Dangoisse. Je le fais remonter au début de sa relation avec la cigarette, à la manière dont l’addiction s’est installée, j’évoque les avantages et les inconvénients de la cigarette. L’objectif final consiste à couper le lien établi par le cerveau avec le tabac. À aucun moment, l’état hypnotique ne conduit le patient à une perte contrôle. Il entend tout, comprend tout et se souvient de tout.»
Pour Antonin, l’effet a été immédiat. «J’avais déjà arrêté de fumer à plusieurs reprises, mais sans succès. Lors de ces épisodes de sevrage, la sensation de manque était souvent très intense, particulièrement pendant la nuit. Après l’hypnose, je n’ai jamais rien ressenti de tel. C’était presque comme si je n’avais jamais fumé. Même les habitudes liées à la cigarette, comme le fait de prendre un paquet de cigarettes dans ma poche, ont disparu. Je n’ai donc pas non plus succombé aux crises de boulimie, un type de comportements compensatoires fréquents lorsque l’on stoppe le tabac.Par contre, je suis sorti de la séance épuisé.»
Carine Dangoisse confirme le caractère soudain de l’arrêt du tabac après l’hypnose. «Si quelqu’un sort du cabinet et allume une cigarette, c’est que cela n’a pas fonctionné. L’hypnose n’agit pas avec effet retard.»
À certaines périodes de la vie, arrêter de fumer devient une nécessité absolue. C’est notamment le cas après un accident vasculaire cérébral, ou en cas de maladie pulmonaire. «L’avantage de l’hypnose, c’est son caractère naturel, poursuit Carine Dangoisse. Je reçois par exemple de nombreuses femmes enceintes qui souhaitent arrêter de fumer pendant leur grossesse pour ne pas nuire à leur bébé.»
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L’hypnose peut aussi être utilisée pour rééquilibrer le rapport à la nourriture. «En théorie, l’hypnose est susceptible de fonctionner pour n’importe quelle addiction, comme l’alcool ou le jeu. La difficulté consiste à trouver la bonne manière de s’adresser au cerveau», explique Carine Dangoisse.
«Je reçois de plus en plus de patients qui manifestent des troubles du comportement alimentaire (TCA), poursuit-elle. Généralement dépassés par la tentation de manger frénétiquement d’importantes quantités de nourriture, leur motivation principale est la perte de poids. Manger constitue pour eux une compensation émotionnelle. Il convient donc de trouver l’origine de ce mal-être afin de dissocier, au niveau du cerveau, la nourriture et la satisfaction immédiate que procure le fait de manger des sucreries (par exemple).Les TCA exigent souvent une hypnothérapie plus longue pour arrêter de manger du sucre ou mieux choisir ses aliments.»