Dormir paisiblement sans se réveiller la nuit, on en rêve tous. Pourtant, les troubles du sommeil sont fréquents. Les apnées obstructives en font notamment partie et touchent surtout les personnes en surpoids et de plus de 40 ans. Le Docteur Lachman, spécialiste en somnologie, répond à nos questions.
Le symptôme le plus courant est le ronflement accompagné de pauses respiratoires involontaires (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de fois sur une nuit). La personne souffrant d’apnée du sommeil peut également se plaindre de transpiration, de réveils nocturnes avec des suffocations et des besoins d’uriner plusieurs fois durant la nuit, de saliver durant son sommeil et de maux de tête au réveil.
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Dans la majorité des cas, le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est dû à un relâchement de la langue et des muscles de la gorge. Ceux-ci ne sont pas assez toniques et empêchent l’air de passer lorsque la personne respire. Cette fermeture des voies aériennes obstrue les voies respiratoires et enclenche les apnées durant le sommeil. Dans certains cas, plus rares, des personnes peuvent également souffrir d’apnées centrales du sommeil. Lors de ce type d’apnée, plus aucun volume d’air ne passe par les poumons et la respiration ne se fait plus. Ce trouble du sommeil est souvent dû à des problèmes médicaux (insuffisance cardiaque ou rénale, AVC…) ou à la prise chronique de médicaments.
Les symptômes observés durant la nuit vont avoir des incidences sur la qualité de vie. Un mauvais sommeil va provoquer de la fatigue, un manque d’énergie, de la somnolence, le besoin de faire des siestes. Les fonctions cérébrales vont aussi être altérées, ce qui peut causer des troubles de la concentration, de l’attention, de la mémoire (surtout récente) et de l’humeur (irritabilité, impatience). Sans oublier d’éventuelles tensions dues au ronflement, si la personne apnéique vit en couple. Le manque de sommeil peut aussi avoir une influence sur la prise de poids. Quand on est fatigué, on a besoin de plus d’énergie et on a donc tendance à manger plus.
Le manque d’oxygène provoqué par les arrêts respiratoires répétés va également avoir des conséquences à long terme sur la santé en entraînant notamment des maladies cardiovasculaires et des problèmes au cerveau. Des troubles du rythme cardiaque peuvent survenir, ainsi qu’un risque accru d’hypertension artérielle. Une personne sujette à l’apnée du sommeil a 5 fois plus de risques de faire un infarctus et 10 fois plus de risques d’avoir un accident vasculaire cérébral. Le système hormonal peut aussi être atteint et cela peut entraîner des problèmes de diabète de type 2.
Une fois que le diagnostic est établi, on va déterminer la sévérité du syndrome d’apnée du sommeil. La prise en charge des patients sera évaluée en fonction du degré de sévérité.
Pour les personnes présentant les symptômes les moins sévères : il n’existe pas de traitements médicamenteux. Les patients seront tout d’abord encouragées à revoir leur hygiène de vie en éliminant les facteurs aggravants, en perdant du poids ou en supprimant l’alcool et le tabac, par exemple.
Pour les personnes plus sévèrement atteintes : des traitements mécaniques à porter durant toute la nuit, tels que des propulseurs mandibulaires ou orthèses seront proposés. Ces prothèses réalisées sur mesure tirent la mâchoire en avant et libèrent de l’espace à l’arrière de la langue. Il existe également des appareils qui aident à respirer (CPAP). Ils sont constitués d’un moteur de ventilation et d’un masque et fonctionnent en soufflant de l’air sous pression à travers les voies respiratoires supérieures. Ces appareils sont très efficaces et permettent d’avoir un sommeil de meilleure qualité. Dans certains cas, notamment lorsqu’on décèle une anomalie anatomique, on peut proposer une petite intervention chirurgicale pour libérer l’espace situé derrière la langue.
La nuit étant une période d’inconscience, le dormeur ne se rend généralement pas compte de ce qui se passe quand il dort. C’est pourquoi détecter un trouble du sommeil tel que l’apnée va souvent dépendre de la présence d’un témoin (le conjoint, un enfant) qui pourra signaler un problème. Les symptômes découlant d’une mauvaise qualité du sommeil (fatigue, troubles de l’humeur, prise de poids, hypertension…) peuvent également être un signal d’alarme.
Ces suspicions de troubles pourront ensuite être confirmées par un examen du sommeil réalisé en milieu hospitalier mais aussi à domicile. Les tests à domicile ont l’avantage de pouvoir être conduits dans un environnement qui respecte les habitudes du patient. Les résultats sont donc plus concluants.
Il existe également des applications en ligne permettant de déceler d'éventuels troubles. Comme par exemple, Test my sleep, une application gratuite qui propose de répondre à un questionnaire pour déterminer la gravité des symptômes et si des examens complémentaires sont nécessaires.