Devez-vous vous inquiéter si vous vous réveillez plusieurs fois au milieu de nuit ? A priori non… pour autant que ça n’affecte pas la qualité de votre sommeil. Pourquoi de tels réveils se produisent-ils ? Et quand faut-il s’en inquiéter ? Voici nos explications.
S’endormir du sommeil du juste… pour ensuite se réveiller à 3 heures du matin et ne plus arriver à fermer les yeux. Lorsqu’il se mue en insomnie, le réveil nocturne risque d’empiéter sur nos journées et de les perturber : fatigue, irritabilité...
Pourtant, les réveils nocturnes sont une composante tout à fait naturelle du sommeil. Et vous les expérimentez chaque nuit, même lorsque vous pensez avoir dormi d’une traite et que vous vous réveillez frais et dispo. Car le réveil nocturne est en réalité directement lié à la structure du sommeil et à ses différents cycles, phases et stades, qu’il faut donc comprendre pour bien aborder la question.
Comment allez-vous vraiment ?
Faites le point sur votre santé mentale en répondant à notre test et trouvez des solutions adaptées à votre situation.
Chacune de nos nuits de sommeil est en réalité composée selon les personnes et les circonstances de 3 à 6 cycles, d’une durée de 60 à 120 minutes. Chacun de ces cycles est à son tour constitué de différents stades et phases, avec une alternance entre sommeil lent et sommeil paradoxal, et une activité cérébrale variable.
Le sommeil lent est celui dans lequel nous tombons lorsque nous nous endormons. Il se compose d’une part d’un sommeil superficiel et léger, et d’autre part du sommeil profond.
Le sommeil superficiel comprend deux stades, du moins dans son premier cycle :
Après le sommeil léger, nous passons dans un sommeil beaucoup plus profond dont il sera difficile de nous réveiller. Ce troisième stade du sommeil est important pour la récupération physique de la fatigue accumulée pendant la journée. Pendant cette phase, notre activité cérébrale est ralentie, d’où son autre nom de sommeil à ondes lentes, tout comme le tonus musculaire.
C’est quand nous passons dans la phase de sommeil paradoxal, le dernier stade d’un cycle de sommeil, que nos rêves seront les plus présents et les plus prégnants. Notre cerveau est en pleine ébullition, avec une activité cérébrale qui atteint un niveau presque similaire à celle de l’éveil. Mais si le cerveau fonctionne à plein régime, ce n’est pas le cas de notre corps : nos muscles sont quasi à l’arrêt, ce qui nous permet d’éviter de vivre physiquement nos rêves.
Ce sommeil plus léger a aussi une autre particularité : derrière nos paupières, nos yeux vont effectuer une chorégraphie de mouvements rapides. Ces "Rapid Eye Movements" ont d’ailleurs inspiré le nom du groupe de rock américain REM.
Notre sommeil est donc divisé en plusieurs cycles, chacun comprenant différentes phases et stades. Mais ça ne veut pas pour autant dire que tous ces cycles se ressemblent :
Notre sommeil s’organise donc en phases bien distinctes. Et cette mécanique bien huilée est régie par un chef d’orchestre : notre horloge interne qui rythme entre autres choses nos jours et nos nuits en se calant sur nos rythmes circadiens.
Un cycle circadien dure environ 24 heures, même si cette durée varie d’une personne à l’autre. La grande majorité des fonctions de notre organisme dépend de ces rythmes biologiques. Comme notre fréquence cardiaque, la pression artérielle, l’état de vigilance, la température de notre corps… C’est aussi le cas pour la manière dont nous alternons jour et nuit, et donc pour fixer le moment où notre sommeil débarque.
Ces cycles circadiens sont en outre influencés par des éléments extérieurs, par exemple la lumière, notre niveau d’activité physique, ce que nous mangeons… ce qui va permettre de synchroniser notre cycle circadien en fonction de ces éléments exogènes.
Le QG de notre horloge biologique est en réalité installé dans la glande pinéale située dans notre cerveau, plus précisément dans l’hypothalamus. Lorsque notre horloge détecte qu’il est l’heure de dormir, notamment en se basant sur le niveau de luminosité, la glande pinéale va secréter la mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement.
Mais pourquoi l’organisation du sommeil et de ses cycles nous aide-t-elle à mieux comprendre les réveils nocturnes ? Tout simplement parce que le passage entre les différents stades du sommeil va générer des micro-réveils. Ces réveils sont généralement si brefs, parfois quelques secondes, que nous n’en avons bien souvent pas conscience, même s’ils peuvent se produire plusieurs fois par heure.
De tels réveils nocturnes ne doivent donc pas nous inquiéter : ils ne sont pas la manifestation d’un trouble du sommeil… sauf lorsqu’ils se prolongent et que nous n’arrivons pas à nous rendormir. Ce qui devient par la force des choses un trouble du sommeil est souvent lié à d’autres facteurs.
En vieillissant, notre sommeil change. Par ailleurs, la glande pinéale va aussi produire moins de mélatonine, ce qui va aussi influencer la manière dont nous dormons. Cette évolution naturelle se caractérise entre autres par un sommeil plus léger, plus court et plus fragmenté. Et donc par plus d’opportunités de réveils nocturnes, qui seront en prime d’une durée plus longue.
Favorisée par des éléments comme le surpoids ou l’âge, l’apnée du sommeil se marque par de multiples interruptions de la respiration lorsque nous dormons. Et ces interruptions favorisent les réveils nocturnes.
Des picotements ou fourmillements dans les jambes qui donnent une irrésistible envie de bouger ou marcher… En plus de compliquer l’endormissement, le syndrome des jambes sans repos (SJSR) peut aussi causer des secousses musculaires pendant le sommeil, et donc provoquer des réveils nocturnes.
De combien d’heures de sommeil avons-nous besoin ? Tout dépend d’une personne à l’autre. Car chacun possède ses propres capacités de récupération nocturne. Là où vous aurez par exemple besoin de 8 heures pour vous sentir en forme, d’autres ne dormiront que 6 heures, pour le même résultat. Chez ces petits dormeurs, on constate d’ailleurs que le sommeil léger est d’une durée beaucoup plus courte, avec donc potentiellement des réveils nocturnes plus rapprochés.
Tant qu’ils n’influencent pas la qualité de votre nuit, les réveils nocturnes ne sont donc pas un problème. Mais lorsque c’est le cas, vous avez tout intérêt à en identifier la cause pour trouver les bonnes solutions.
Sources :