La schizophrénie entre dans la catégorie des maladies mentales et se classe parmi les troubles psychotiques. Il s’agit d’une affection chronique nécessitant une prise en charge médicale adaptée, souvent en institution psychiatrique. Professeure de pédopsychiatrie à l’ULB et cheffe du service de pédopsychiatrie à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), Véronique Delvenne nous explique cette maladie et décrit la manière dont elle doit être prise en charge.
La schizophrénie est une maladie psychiatrique chronique considérée comme grave. Elle se manifeste par des hallucinations auditives et parfois également visuelles, un délire, un trouble du cours de la pensée, un discours désorganisé, voire une certaine forme de paranoïa.
Comme c’est le cas pour le trouble bipolaire, l’âge auquel les premiers signes de schizophrénie se manifestent se situe en général entre 15 et 30 ans.
Le diagnostic se révèle souvent difficile à poser à l’adolescence, car les premiers symptômes de la schizophrénie apparaissent souvent à bas bruit. « Dans un premier temps, un jeune schizophrène peut se révéler moins communicatif, se replier davantage sur lui-même, afficher un manque de motivation ou éprouver certaines difficultés scolaires, détaille la Prof. Delvenne. Ces changements de comportements apparaissent fréquemment durant l’adolescence sans qu’ils ne suscitent d’inquiétudes particulières. Ils ne permettent en tout cas pas d’imaginer que le jeune est en train de développer une schizophrénie. Le temps du diagnostic est donc parfois long. »
Comme pour bon nombre de maladies mentales, l’origine exacte de la schizophrénie est difficile à identifier. Néanmoins, il semble admis que les prédispositions génétiques constituent l’un des principaux facteurs de risque. Des éléments environnementaux peuvent ensuite jouer un rôle de déclencheur de la maladie, qui profite alors de ce terrain favorable. La consommation de drogue peut ainsi favoriser l’apparition de la schizophrénie. Une fois que celle-ci est installée, la prise de substances toxiques peut aussi conduire à une aggravation de la maladie.
La prise en charge de la schizophrénie repose sur une approche pluridisciplinaire par des professionnels de santé :
Dans la plupart des cas, la maladie affecte grandement l’autonomie des patients. Elle peut nécessiter une prise en charge assez longue au sein d’une institution psychiatrique.
La schizophrénie complique aussi beaucoup la poursuite d’une activité professionnelle, d’autant plus que la maladie peut rapidement devenir déficitaire. Après chaque crise, le patient risque de s’enfoncer plus profondément dans son trouble, créant de facto une sorte de retrait social.
Certaines formes de schizophrénie permettent néanmoins, moyennant un traitement adapté, de mener une vie presque normale.
Quoi qu’il en soit, une prise en charge précoce et un suivi strict du traitement prescrit réduisent les risques de dégradation de la santé mentale du patient.
La schizophrénie est sans doute la maladie psychiatrique sur laquelle on construit le plus de fantasmes. Les crimes commis par un schizophrène font d’ailleurs toujours la Une des journaux, renforçant dans l’imagination populaire la figure de Dr Jekyll et Mr Hyde.
La Prof. Véronique Delvenne affirme pourtant que ce danger est très surévalué. « Les comportements induits par les idées délirantes peuvent se révéler impressionnants, déroutants, voire effrayants, mais elles ne représentent généralement pas de véritable danger. »
Si les patients schizophrènes constituent un danger, c’est surtout pour eux-mêmes. Le suicide représente en effet un risque majeur dans cette catégorie de la population.
La schizophrénie exige souvent un investissement important de la part des proches de la personne malade. Le statut d’aidant proche leur offre des solutions à la fois matérielles et financières.
Partenamut met aussi à votre disposition une ligne psy accessible gratuitement du lundi au vendredi de 8h à 20h au 0800 88 080.